Présidentielle 2022 : Tous les sondages indiquent une percée d’Eric Zemmour

Twitter @ZemmourEric

Les sondages se suivent et se ressemblent. Tous indiquent une percée d’Éric Zemmour. La donne de la présidentielle est-elle d’ores et déjà modifiée ?

Selon l’enquête Ifop, Marine Le Pen passe sous la barre des 20 % ce qui semblait inimaginable il y a encore quelques semaines

Il est évidemment impossible de prolonger les courbes actuelles et encore trop tôt pour dire si on assiste à une bulle Zemmour, comme il y avait eu une bulle Chevènement en 2002. Ce qui est certain, c’est que personne n’avait imaginé que la candidature de l’essayiste atteigne un tel niveau et surtout si rapidement. Il y a d’ores et déjà un effet Zemmour qui perturbe la donne et qui la perturbe dans tous les camps. La première victime est Marine Le Pen. Dans l’enquête Ifop (Institut français d’opinion publique) pour le Figaro ce matin, elle passe sous la barre des 20 % ce qui semblait inimaginable il y a encore quelques semaines.

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Marine Le Pen reste puissante dans les catégories populaires mais elle n’est plus l’offre de protestation par excellence. Son recentrage aurait pu être une stratégie pertinente si elle n’avait pas été concurrencée sur sa droite. Or c’est désormais le cas. Pour l’instant, dans tous les sondages, elle reste deuxième donc potentiellement qualifiée pour une nouvelle finale avec Emmanuel Macron, mais se trouve sur une pente descendante, dangereuse pour elle. C’est en fait ça la nouveauté de cette séquence, avec Marine Le Pen qui baisse, un Eric Zemmour qui monte et une droite à peu près stable, on voit que la qualification pour le second tour pourrait se jouer autour de 15 %, plus bas encore qu’en 2002, avec plusieurs scénarios possibles. C’est évident que si Macron affronte l’ex-présidente du RN, le candidat soutenu par LR, que ce soit Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ou Michel Barnier, ou encore Eric Zemmour, la recomposition du paysage politique ne sera pas du tout la même.

Jean-Larc Borello, le numéro 2 de LREM a qualifié le « zemmourisme » de « virus » frappant de « désordres mentaux » 15 % des électeurs

De manière étonnante les macronistes, sont ceux qui cognent le plus fort contre Zemmour. On l’a constaté ce week-end au campus LREM à Avignon. L’ancien intervenant de CNews peut sembler le candidat le plus facile à battre au second tour pour le chef de l’Etat. Pourtant ce week-end Jean-Larc Borello, le numéro 2 de LREM a qualifié le « zemmourisme » de « virus » frappant de « désordres mentaux » 15 % des électeurs. Cela rappelle Bernard Tapie qualifiant de « salauds » les électeurs de Jean-Marie Le Pen. C’est plus que limite. A moins que ce soit justement la stratégie : le diaboliser pour le faire monter, comme la gauche l’a fait des années avec le FN.

 

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La gauche n’est pas concernée par le phénomène Zemmour au sens où ce ne sont pas ses électeurs qui risqueraient de céder aux sirènes zemmouristes. Mais elle trouve un intérêt au phénomène par ricochet. On le disait, le seuil d’accès au second tour descend vers les 15 %. Aucun candidat de gauche ne s’en approche aujourd’hui. Yannick Jadot peut espérer une petite dynamique du fait de sa victoire à la primaire écologiste. Parallèlement, Anne Hidalgo ne parvient toujours pas à décoller. On va assister à gauche, à des pressions pour un retrait de la maire de Paris. Sur le thème : si elle se retire pour Jadot, celui-ci peut à son tour entrer dans le club des qualifiés possibles au second tour. Le temps des turbulences commence.

Guillaume Tabard

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