Présidentielle 2022 : Quels candidats ont obtenu leurs parrainages ?

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Ils sont désormais six candidats à avoir leurs 500 parrainages selon les comptages du Conseil constitutionnel. Le doute sur la présence de candidats majeurs ou significatifs reste fort.

Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Christiane Taubira représentent presque 50 % des intentions de vote à ce jour

Les six candidats désormais certains sont, par ordre décroissant de parrainages obtenus : Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, Fabien Roussel et depuis hier, Nathalie Arthaud et Jean Lassalle. Yannick Jadot est presque au but : plus que dix maires à trouver. Mais il en manque 130 à Jean-Luc Mélenchon, 134 à Marine Le Pen, 209 à Éric Zemmour et 414, sur 500 rappelons-le, à Christiane Taubira. Alors bien sûr, le compteur tourne toujours. Mais il ne reste plus que deux semaines pour obtenir les parrainages. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Christiane Taubira représentent presque 50 % des intentions de vote à ce jour.

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Imaginez le scandale démocratique que cela serait si tous ces candidats, parmi lesquels trois finalistes potentiels, étaient interdits de présidentielle pour un problème de parrainages. Une catastrophe démocratique, c’est comme une catastrophe naturelle : tant qu’elle n’a pas eu lieu, même si on la sait possible, on ne s’en soucie pas vraiment et on ne prend les mesures nécessaires pour l’éviter. Pour Jean-Luc Mélenchon, cela a toujours été ric-rac mais il bénéficiait des signatures de maires communistes. Or, cette fois, le PC a son propre candidat. Pour Marine Le Pen c’est la même chose, mais cette fois elle doit disputer un même vivier de maires avec Eric Zemmour. Donc vous le voyez, la question est tout sauf théorique.

François Bayrou propose de constituer une bourse de parrainages

Existe-t-il des solutions pour conjurer ce risque ? Il y a une solution immédiate. Elle a été proposée par François Bayrou : constituer une bourse de parrainages. Cela veut dire que des maires acceptent de réserver leur signature afin de les donner à des candidats qui ne partagent pas leurs idées politiques mais seraient en déficit de parrainages. Il y a une autre solution, mais c’est trop tard cette fois-ci. Elle consisterait à rétablir l’anonymat afin qu’un maire ne soit pas montré du doigt pour avoir parrainé tel ou tel candidat. Enfin, à plus long terme, il n’est pas interdit de réfléchir à un nouveau système de filtre qui ne reposerait pas uniquement sur les élus mais s’appuierait par exemple, sur des parrainages de citoyens. La représentativité des courants politiques repose aujourd’hui sur des critères plus variés qu’autrefois.

Guillaume Tabard

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