Présidentielle 2022 : Pourquoi les candidats doivent s’appuyer sur les partis

istock

C’est le retour en force des partis qui retrouvent des couleurs à l’approche de la présidentielle. Une renaissance qui ne doit rien au hasard.

Une campagne présidentielle requiert 3 conditions, notamment avoir de l’argent

Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont tour à tour repris leurs cartes aux Républicains ces derniers jours. Officiellement, c’était par cohérence vis-à-vis des militants, dont ils allaient solliciter les voix lors du Congrès prévu en décembre. Mais la réalité est en fait bien plus complexe. Aujourd’hui, une campagne présidentielle demande certes une base militante solide et un maillage territorial important, mais aussi et surtout de l’argent. Or ni Libres !, le microparti de Valérie Pécresse, ni le club de réflexion de Xavier Bertrand, la Manufacture, ne permettent de s’offrir le luxe de se priver des finances d’un parti.

A lire aussi

 

Le chiffrage habituel est autour d’une quinzaine de millions d’euros voire plus en cas de qualification au second tour. On peut certes imaginer que le développement du numérique couplé à la crise du Covid vont permettre de réduire un peu les coûts, mais cela ne sera qu’à la marge. D’où ces retours au bercail en cascade auxquels on a pu assister ces derniers jours dont celui de Anne Hidalgo.

L’argent déboursé pendant la campagne est en partie remboursé lorsque la barre des 5% de votes est franchie

Après avoir fait campagne pour les municipales de 2020 sous la bannière Paris en commun, puis Île-de-France en commun pour les régionales de l’année dernière, la maire de la capitale s’est finalement jetée dans les bras du Parti Socialiste la semaine dernière pour obtenir l’investiture du PS. Il y a pourtant un risque majeur : l’argent déboursé n’est en partie remboursé qu’à une seule condition puisqu’il faut atteindre la barre des 5%. Or Anne Hidalgo est aujourd’hui testée à 4% dans les sondages, ce qui les place, elle et sa famille politique, en grandes difficultés. Il y a d’abord l’incarnation du candidat et la dynamique qu’il ou elle engrange qui permet de mener une campagne de dons et lever des fonds : Emmanuel Macron l’avait fait en 2017, et En marche ! compte le refaire pour obtenir 5 millions d’euros en 2022. Il y a ensuite l’option de l’emprunt bancaire à condition d’avoir les fonds propres en garantie et là aussi, LREM a prévu d’y recourir à hauteur de 17 millions d’euros.

A lire aussi

 

Ce système reste très imparfait puisque des partis comme le Rassemblement National, peinent à obtenir des prêts sur le marché financier français, en dépit de leurs bons résultats électoraux. D’où l’idée de la fameuse Banque de la démocratie promise par François Bayrou, à l’époque Garde des Sceaux, en début de quinquennat. Un projet qui a fait long feu et qu’il est urgent de remettre sur la table.

Arthur Berdah

Retrouvez l’édito politique