Présidentielle 2022 : Les Républicains éliront leur candidat début décembre

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Comme prévu, les cinq candidatures de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin ont été validées hier pour la primaire LR. Que va-t-il maintenant se passer jusqu’au vote du 4 décembre ?

Une vraie campagne peut enfin commencer

La droite entre officiellement en campagne mais en campagne interne puisque ce sont les seuls adhérents de LR qui vont départager les cinq candidats. Cela veut dire que l’attention va maintenant se focaliser sur cette campagne et sur les projets de chacun. C’est un gros changement pour deux raisons. La première est que pendant des semaines la droite a été accaparée par d’invraisemblables querelles de procédure. On n’est pas passé loin d’un scénario catastrophe avec deux candidatures potentielles d’un côté et le vainqueur d’un vote de l’autre. Désormais les règles sont claires et acceptées par tous. Une vraie campagne peut enfin commencer. La seconde raison est qu’une campagne c’est en fait des séquences avec à chaque fois, un effet de saturation qui empêche que l’on s’intéresse à autre chose. On a eu ainsi une petite séquence écolo avec le match Jadot/Rousseau puis une longue séquence Zemmour, exclusivement Zemmour. Elle n’est pas finie loin de là, mais les mécanismes de la curiosité et de l’intérêt créent la nécessité de passer aussi à autre chose. C’est la chance de la droite d’aujourd’hui, au vote du 4 décembre, où elle va être au centre de l’attention politique et médiatique.

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Tout pronostic serait hasardeux car le corps électoral est très précis, très limité avec 110 000 adhérents et sans doute plus de 120 000 au moment où la liste des inscrits sera close. Aucun échantillon fiable ne peut par exemple être constitué pour un sondage. Ce que l’on peut dire c’est que chacun a des cartes à faire valoir. Pour Xavier Bertrand, on dit que les adhérents lui en veulent d’avoir quitté LR dès 2017, mais ce qu’il met en avant est son avance par rapport à tous ses concurrents dans les sondages d’intention de vote pour la présidentielle. Il est entre 14 et 16% au premier tour quand Valérie Pécresse est entre 10 et 13 % et Michel Barnier parfois en dessous des 10%.

Ce sont les personnalités plus que le projet qui feront la différence entre les 5 candidats

Xavier Bertrand dit en quelque sorte, que c’est lui le seul à pouvoir donner à la droite une chance d’accéder au second tour. Valérie Pécresse a pour elle le fait d’être une femme et cela compte. Elle préside la région Ile-de-France et a une image d’autorité et d’efficacité. Michel Barnier, lui, est parti en outsider mais il y a incontestablement une petite musique qui laisse entendre qu’il serait le favori parce qu’il n’a jamais quitté le parti et qu’il bénéficie du soutien, en sous-mains mais actif de Laurent Wauquiez, qui reste très apprécié des militants. Philippe Juvin est donc le principal outsider. Quant à Éric Ciotti, on en parle moins mais sur la sécurité et l’immigration il est le plus à droite et est à la tête de la plus grosse fédération LR de France : les Alpes-Maritimes.

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Reconnaissons que ce sont les personnalités plus que le projet qui feront la différence entre les 5 candidats. Il y a cinq ans : François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy représentaient bien trois droites différentes. Là entre ces candidats, on cherche les différences de fond. Le patron des Hauts-de-France a fait hier des propositions en matière d’immigration. Tous les autres auraient pu les signer. Alors c’est sur le charisme et la crédibilité personnelles que cela va se jouer. Pour les départager, les quatre débats télévisés seront décisifs. Le premier à lieu lundi 8 novembre sur LCI avec Le Figaro. L’absence d’évidence est finalement le gage d’une vraie compétition qui, en plus, semble partie pour être respectueuse.

Guillaume Tabard

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