Polémique autour d’une campagne d’affichage sauvage en faveur d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron s’offre une campagne d’affichage quasi présidentielle. « Ensemble nous réussirons » c’est ce qu’on peut lire sur l’affiche qui montre Emmanuel Macron haranguant la foule et dont le Parisien-Aujourd’hui raconte l’histoire.

La République en Marche pointe « l’importance d’avoir du lien social »

C’est le parti d’Emmanuel Macron, la République en Marche qui collé 200 000 exemplaires de cette réclame macroniste sur les murs de France. Mais à Paris, cette campagne sauvage n’est pas du goût de la ville qui a envoyé ses agents pour les retirer, poursuit le Parisien-Aujourd’hui en France qui a interviewé Patrick un jeune Parisien. Patrick fait ses trajets à vélo, a vu des affiches partout sur son trajet et qui s’indigne : « on est en plein coronavirus et attentats, et que fait le Président de la République, ils s’occupe de sa réélection ! Pour une élue LR cet affichage sauvage et prématuré est un aveu de faiblesse. Les écologistes et les antipub eux, ont beau jeu de râler et dénoncent une opération inadmissible venant de l’Elysée et de gens qui devraient être exemplaires » (comme si les écolos n’avaient jamais collé une affiche sur une palissade et versé du faux sang partout pour dénoncer la maltraitance animale). Mais la réaction la plus drôle, c’est celle de la République en Marche qui voit dans cette opération, « l’importance de continuer à avoir du lien social et d’aller à la rencontre des gens dans le respect des conditions sanitaires ». Ca c’est un sacré argument.

Les écolos et Macron, une relation compliquée à la une du Figaro

Le Figaro titre « Macron veut éviter le piège de la Convention citoyenne ». Car depuis quelques semaines, les écologistes dénoncent l’abandon progressif des propositions faites dans le cadre de cette convention à laquelle le Président avait donné un droit d’alerte. Mais les écolos ne se découragent pas, dernier exemple en date la campagne anti pub lancée par le député Matthieu Orphelin ex Vert, ex-En Marche et désormais à son compte, qui porte une proposition de loi vivant à faire de la pub, « un levier au service de la transition écologique et de la sobriété ». Les entreprises en quête de marchés et les médias qui tirent la langue vont adorer.

A lire aussi

 

Voilà de quoi aiguiser la plume de Gaëtan De Capèle qui ce matin dans le Figaro se déchaîne : « Le gouvernement écope, se démultiplie, dépense des milliards et s’endette pour que l’activité revienne à temps mais ce tremblement de terre laisse nos télévangélistes verts de marbre. Que la France figure sur le podium des pays les plus respectueux de l’environnement leur importe peu. Tout dans leur catalogue d’horreurs économique tend vers la décroissance, le rejet du progrès et la fin de l’entreprise. Le chef de l’Etat sait bien tout cela, raison de plus pour oublier ses promesses et ne rien leur céder ! ». C’est la première fois que je lis un éditorialiste incitant un président à ne pas tenir ses promesses. C’est aussi à ca qu’on sent que le pays ne va pas bien.

Valeurs actuelles lui a trouvé de « vraies écologistes »

Ce qui est bien avec Valeurs Actuelles, c’est qu’ils osent tellement tout qu’il en deviennent rigolos, parfois. Cette semaine, ils détournent une vieille formule attribuée à Pompidou : « arrêtez d’emmerder les Français. Formule qui devient arrêtez d’emmerder les chasseurs ». En photo sur la couverture, Johanna Clermont. Belle, blonde, élégante, armée, c’est le nouveau visage de la chasse. Valeurs actuelles inverse les codes !

A lire aussi

 

La femme active, icône de progrès, d’émancipation et de progrès devient l’auxiliaire du discours conservateur des chasseurs pour attaquer Valeurs actuelles. Bobos, politiques serviles, faux philanthropes, animalistes déconnectés, environnementalistes sectaires. Comment ces gens s’acharnent sur les vrais écologistes, à savoir les chasseurs, qui sont eux les gardiens de nos forêts, de nos espèces et d’une tradition. Le tour est joué. Evidemment, tout cela s’examinera de façon plus objective et détendue en lisant le Pèlerin, qui très intelligemment met à sa Une une paire de bottes en caoutchouc désassorties : celle d’un écolo et celle d’un chasseur : « écolos et chasseurs, irréconciliable » se demande l’hebdomadaire catholique.

David Abiker

Retrouvez l’actualité du Classique