La campagne de Jean-Luc Mélenchon est, à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, en pleine dynamique grâce à des techniques bien rodées lors de sa campagne de 2017.
Avec 19% en 2017, Jean-Luc Mélenchon espère le même résultat
La campagne 2022 de Jean-Luc Mélenchon est un copié-collé de sa précédente campagne présidentielle. Dans un premier temps les ressemblances sont factuelles. Le leader de la France insoumise s’est lancé, comme en 2017, bien avant les autres et suit le même séquençage à l’approche du sprint final. Le mois de février fut consacré à faire la différence avec les rivaux pour brandir ensuite l’argument du « vote utile » en mars. Comme il y a 5 ans, Mélenchon n’a participé à aucune primaire et s’est présenté avec un programme argumenté autour d’un socle d’idées déjà travaillées. Les rares nouveautés résident dans l’ajout de quelques thématiques comme le bien-être animal, le handicap ou les questions d’héritage. On ne peut pas dire que l’innovation soit spectaculaire. Autre parallèle avec 2017, Jean-Luc Mélenchon a fait une démonstration de force, sous la forme d’une « grande marche », place de la République à Paris. Enfin, il va user à nouveau des fameux hologrammes. On l’a appris hier, Jean-Luc Mélenchon va utiliser cette technique le 5 avril, depuis Lille, où son image sera reconstituée au Havre, à Metz et dans une dizaine de villes. Finalement, la principale innovation en 2022 aura été le meeting immersif avec odeurs et images de Nantes en janvier.
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On peut alors se demander pourquoi le candidat de la France insoumise s’entête à reproduire la même campagne qu’il y a 5 ans ? Peut-être simplement, parce qu’en 2017, il était à deux doigts de l’exploit. Il a frôlé la qualification avec 19% des voix donc il garde la même inspiration. En essayant tout de même d’élargir sa base avec un parlement de l’Union populaire et en s’appuyant sur une nouvelle génération. Pour cela, il peut compter sur des profils comme Adrien Quatennens. Le 24 mars, un proche de Mélenchon nous confiait, non sans un peu de cruauté : « Quatennens, il réunit plus de monde dans ses meetings régionaux qu’Anne Hidalgo ». Pourtant, peut-on aller chercher la présidence de 2022 avec des vieilles ficelles ? Rien n’est moins sûr. Si l’expérience de Mélenchon lui permet, certes, de gagner à nouveau la bataille à gauche, la gauche ne pèse plus autant qu’il y a 5 ans. Pour ne rien arranger, Marine le Pen est elle aussi en pleine dynamique. S’il échoue à nouveau, Jean-Luc Mélenchon va peut-être s’en vouloir d’avoir joué la sécurité.
Marcelo Wesfreid