Anne Hidalgo a annoncé vouloir transformer le périphérique parisien en « ceinture verte ». Cette démarche écologique suscite de vives réactions de la part de ses opposants et souligne les difficultés de la maire de Paris pour réaliser son plan de reboisement et de reverdissement.
Une voie en moins et la vitesse réduite à 50 km sur le « périphérique vert »
Le périphérique parisien, cette autoroute circulaire qui tourne autour de Paris, est à la une des journaux du 19 mai. En effet, Le Monde nous signale qu' »Anne Hidalgo veut végétaliser le périphérique parisien pour en faire une ceinture verte ». Selon 20 Minutes une fois « transformé en ceinture verte d’ici à 2030 le périphérique devrait perdre une voie ». Le journal du Grand Paris nous détaille sa future mue : « la ville de Paris a dévoilé le 18 mai les grandes orientations de la transformation du périphérique qui s’opèrera en deux temps : avant et après les JO de 2024. Sans réelle surprise, celle-ci prévoit une harmonisation des voies de circulation qui seront réduites à 3 dont une à trafic limité, un plan de végétalisation massif et la poursuite de la transformation des portes en places ».
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Les annonces de la maire de Paris ont immédiatement rencontré le holà du préfet de la capitale qui n’a rien validé de ce projet. Quant au Parisien, il raconte que le 18 mai, à l’occasion de la présentation du plan, les journalistes se sont intéressés à une promesse de la maire voulant réduire la vitesse sur le périphérique de 70 à 50 km. « La vitesse n’est pas le sujet d’aujourd’hui » a répondu Anne Hidalgo. Cela a créé la consternation chez les Verts de la capitale. Alors Hidalgo a-t-elle renoncé à ralentir les Parisiens aux abords de Paris, elle qui le fait si bien intra-muros ? Il s’agit en fait de ne pas polariser le débat sur la vitesse. Cela nuirait au projet de transformation globale du périphérique qui doit passer du gris au vert.
Les techniques de jardinage de la mairie de Paris ne prennent pas racine
En effet, le passage au vert c’est un peu le problème de la maire de Paris. Il est difficile d’imaginer la transformation du périphérique en ceinture verte. D’ailleurs le 18 mai dans le Canard Enchaîné on pouvait lire un article intitulé comme suit : « avec ses arbres, Hidalgo n’en finit plus de se planter. Plombée par une comptabilité douteuse et des projets irréalistes, les 170 000 nouvelles plantations promises par la maire de Paris ont du mal à prendre racine ». On y apprend que la ville vient de publier un bilan de son plan de reboisement et de reverdissement. Seuls 22 % de l’objectif initial aurait été atteint. Le problème est que cette comptabilité intègre des plantations qui ne prennent pas racine. Ce sont des techniques de jardinage susceptibles d’entraîner un taux de mortalité des pousses dépassant les 80 %. Sur les 5 grandes forêts urbaines promises en 2020, une seule reste aujourd’hui en piste, les autres ont disparu ou ont été réduites à la portion congrue. Un autre problème de ce bilan est qu’il y figure des plantations remplaçant des arbres morts sans en augmenter le nombre global. Lorsqu’il s’agit de gonfler leurs chiffres la mairie va jusqu’à comptabiliser des arbres plantés l’hiver dernier dans un centre sportif de Bobigny à 3 km de Paris. Si Paris a de grandes ambitions, encore faut-il en avoir les moyens.
David Abiker