Nucléaire : Que faut-il retenir des annonces d’Emmanuel Macron ?

Jacques Witt/SIPA

Coup d’accélérateur pour le nucléaire français : les carnets de commande vont se remplir ! Emmanuel Macron, depuis Belfort ce jeudi 10 février, a annoncé la sortie de terre de 6 nouveaux EPR, nouvelle génération. 8 autres sont à l’étude.

Les usines du Havre, de Saint-Nazaire et de Cherbourg fourniront les équipements nécessaires aux parcs éoliens

Le début des chantiers est prévu en 2028. Le président voit très loin et dans son discours, Emmanuel Macron insiste fortement sur deux termes forts, presque des thèmes de campagne : réindustrialisation et souveraineté économique. C’est, pour Emmanuel Macron, « le choix du siècle » : « faire en 30 ans de la France le premier grand pays du monde à sortir de la dépendance aux énergies fossiles. Nous devrons être en mesure de produire jusqu’à 60% d’électricité en plus ». Dans son discours, il fait l’éloge de l’industrie et du temps long. Le président annonce la « renaissance du nucléaire français ». La pandémie est passé par là, et un thème s’est imposé dans le débat politique français : « je prends ici un engagement, celui de ne pas refaire les erreurs commises depuis 20 ans et de retrouver notre souveraineté industrielle ».

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6 à 14 EPR pourraient pousser d’ici à 2050, auxquels s’ajoutent des appels à projets pour des mini-réacteurs. Il s’agit aussi de développer les énergies renouvelables. La priorité est donnée au solaire, puis à l’éolien en mer. Une cinquantaine de parcs seront créés dans les trois prochaines décennies, avec toujours le même objectif : « les usines du Havre, de Saint-Nazaire, de Cherbourg fourniront tous les équipements nécessaires pour que ces choix forts soient accompagnés de créations d’emploi partout sur notre territoire ». Pour y parvenir un mot est lâché, « planification ». Emmanuel Macron promet une concertation du public et un projet de loi débattu en 2023. Une feuille de route donc suspendue à sa réélection.

 

Le site de Penly, en Seine-Maritime, pressenti pour accueillir les chantiers

Même si Emmanuel Macron n’a pas dévoilé le nom des sites retenus, la nouvelle a été accueillie chaleureusement du côté des territoires candidats pour les accueillir, en tête desquels Penly, en Seine-Maritime. C’est un secret de polichinelle. Le dossier le plus avancé pour accueillir les futures centrales est celui de Penly, comme l’a déjà assuré EDF. Alors, lorsque le président de la République confirme la construction de nouveaux réacteurs, Patrick Boulier, président de l’agglomération Dieppe-Maritime salue « une excellente nouvelle, qui va générer de la richesse et du travail, et l’arrivée de personnes qualifiées qui vont contribuer à développer le territoire. Nous sommes récompensés de nos efforts ».

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10 ans que les élus, les entrepreneurs et EDF planchent sur le sujet. Et, depuis l’automne, les réunions se sont multipliées. La promesse est belle : plus de 10 000 emplois et des entreprises qui feront le plein de commandes. Reste à savoir si elles pourront répondre à la demande : « dans ce type de métiers, il y a un turn-over important », souligne Patrick Boulier, ajoutant qu’il y aura besoin de « chaudronniers, de soudeurs dont on ne dispose pas forcément actuellement ». Les TPE et PME du territoire se disent en ordre de marche, prêtes à recruter. Encore faut-il trouver des candidats. Patrice Gault, Président de la commission développement économique pour le futur EPR 2 de Penly insiste sur l’importance de la formation : « on s’y prépare d’arrache-pied, ça commence au collège ». Car la principale hantise est de revivre un Flamanville, où le chantier a été maintes fois interrompu, par manque de main-d’œuvre qualifiée.

Victoire Faure

Ecoutez le reportage de Victoire Faure : 

 

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch : 

 

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