« Maison commune » autour d’Emmanuel Macron : quand les susceptibilités personnelles entrent en jeu

Edouard Philippe annonce dans le Figaro que Horizons, son nouveau parti politique, participera à la « maison commune » lancée lundi 29 novembre par les macronistes.

Il a fallu que Richard Ferrand, le président de l’Assemblée, prévienne que la « maison commune », c’était tout le monde ou personne

La « maison commune » de la majorité qui devrait s’appeler « Ensemble citoyens » entend rassembler tous ceux qui ont soutenu Emmanuel Macron en 2017, tous ceux qui l’ont accompagné durant son quinquennat et tous ceux qui veulent travailler à sa réélection. L’idée est venue de LREM et du MoDem. Mais la majorité, c’est aussi Agir qui se situe à droite, Territoire de progrès et En commun qui se situent à gauche, et Horizons, le parti d’Edouard Philippe. Mais attention, une fois qu’on a rappelé le cadre, c’est là que les questions de susceptibilités personnelles entrent en jeu. Car au départ, François Bayrou aurait préféré que l’ancien Premier ministre reste en dehors de la maison commune, ou du moins ne soit pas installé au salon. Et de l’autre côté, vous avez le maire du Havre qui veut bien jouer collectif mais tient quand même à préserver son autonomie. Il a donc fallu que Richard Ferrand, le président de l’Assemblée, prévienne que la « maison commune », c’était tout le monde ou personne.

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« Ensemble citoyens » sera une force politique, ce ne sera pas un parti politique

Et il fallut ensuite trouver les modalités suffisamment souples pour que tout le monde y trouve sa place et son compte. C’est le cas d’Edouard Philippe, qui le dit donc dans le Figaro : il en fera partie. « Ensemble citoyens » sera une force politique, ce ne sera pas un parti politique. Pour le dire autrement, ce sera une confédération, une instance de coordination et un label électoral qui donnera la garantie qu’il y aura un candidat macroniste, et pas deux, dans chaque circonscription aux législatives qui suivront la présidentielle. Mais chaque parti gardera sa structure juridique, ses propres instances, son droit de choisir les candidats qui porteront ses couleurs. Et bien sûr – et il faudrait dire : surtout, chacun gardera son financement propre. L’argent, ça se met rarement en commun. Une telle organisation peut-elle marcher ? Une formation faite pour soutenir le président de la République mais où chaque composante préserve jalousement son autonomie, ça a déjà existé. C’était sous Valéry Giscard d’Estaing, et ça s’appelait l’UDF. Avec déjà un acteur qui s’appelait François Bayrou. Bon l’UDF ça a fonctionné bon an mal an, mais c’est quand même ce qu’on a connu de plus complexe et de plus conflictuel dans la vie politique. Car qui dit identité maintenue, dit jalousies et querelles d’influences et d’ego. Dans l’immédiat, il s’agit avant tout de donner un cadre à la future campagne d’Emmanuel Macron.

Guillaume Tabard

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