Luc Ferry : « La marge de manoeuvre politique est dévorée par l’absence de marge de manoeuvre budgétaire » estime l’ancien ministre de l’Education nationale

Luc Ferry, philosophe et ancien ministre, était l’invité politique ce lundi 22 avril 2019 de Guillaume Durand, à 8h15. Il estime que la capacité d’action du président et du gouvernement est limitée en raison de l’importance de la dette française. Il explique aussi que les seules mesures utiles au pays sont des mesures impopulaires comme l’allongement du temps de travail

Une marge de manoeuvre « infinitésimale » pour le président Macron « 

La marge de manoeuvre politique est dévorée par l’absence de marge de manoeuvre budgétaire » estime l’ancien ministre de l’Education nationale. « Quand on a 2 300 milliards d’euros de dette et qu’on a pas réduit les déficits, le président n’est pas en capacité de proposer quelque chose de grandiose » a-t-il expliqué. Il considère par ailleurs que la marge de manoeuvre est « infinitésimale » car les seules mesures « utiles à la France » sont des mesures « radicalement impopulaires » (comme l’augmentation du temps de travail). Luc Ferry indique également qu’on ne pourra pas sortir de cette crise « tant qu’on n’aura pas de dissolution, qu’on ne retournera pas devant les électeurs et qu’on n’aura pas de gouvernement national, ça continuera comme ça ». Luc Ferry explique le mouvement par une série de « décisions absurdes prises par le président et le gouvernement » (loi des 80 km, désindexation des retraites, hausse de la CSG…)

Les annonces à venir du président : de la « peinture verte » pour apaiser les gilets jaunes ?

« Il faut qu’il invente quelque chose d’un peu plus neuf » estime le philosophe qui considère que le monde capitaliste est régi par l’innovation. Luc Ferry indique par ailleurs que Daniel Cohn Bendit lui disait hier qu’il « y aurait un peu de peinture verte autour du bifteck  » en raison d’un manque d’annonce sur le thème de l’écologie. Par ailleurs, le philosophe a condamné les incitations au suicide lancées par certains gilets jaunes durant les manifestations de samedi :  » Si les policiers n’étaient pas là, on aurait des bataclans et des attentats de Nice, on en aurait toutes les semaines : merci à la police, heureusement qu’elle est là ! » « Ne surestimons pas les gilets jaunes » a déclaré Luc ferry. Il poursuit : « Ils étaient 27 000, nous sommes 67 millions. Il conclut : « Il y a un phénomène de grossissement d’un phénomène qui est mineur mais qui a gagné en importance parce qu’il est très violent et qu’il suscité l’adhésion pendant très longtemps d’une majorité de Français »

Arthur Barbaresi