La majorité présidentielle et les camps de l’opposition débattent cette semaine sur le projet de loi pouvoir d’achat présenté à l’Assemblée nationale. Pour le gouvernement, l’objectif est clair, et consiste à lutter contre l’inflation tout en préservant les finances publiques.
« Ni impôt supplémentaire, ni creusement de la dette »
Sauver le pouvoir d’achat sans faire « sauter la banque », c’est la ligne de crète sur laquelle se tient la majorité. En effet, le paquet pouvoir d’achat est en discussion à l’Assemblée cette semaine. Pour faire passer son projet de loi, le gouvernement a besoin de convaincre, faute de majorité absolue. Pourtant, les marges de manœuvre sont très limitées avec 20 articles pour un budget de 20 milliards d’euros. Sur le paquet pouvoir d’achat, la ligne rouge est claire et le budget est fixe. Fadila Khattabi, présidente de la Commission des affaires sociales expose en quelques mots la ligne directrice de la majorité : « ni impôt supplémentaire, ni creusement de la dette. Avoir des idées c’est bien mais savoir comment les financer c’est mieux ». Il va tout de même falloir négocier et également renoncer.
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« L’Etat ne peut pas tout assumer seul »
En effet, il n’est pas question de dégrader les finances publiques. Le rapporteur général du budget à la Commission des finances, Jean-René Cazeneuve, y veille : « on a une marge de manœuvre. On peut diminuer certains dispositifs pour en renforcer d’autres, c’est un jeu d’équilibriste. On ne veut pas dépasser le seuil de 5% de déficit, soit 177 milliards d’euros sur l’année 2022. Cela nous impose donc de faire des choix ». L’opposition réclame des mesures plus pérennes. La gauche veut de meilleurs salaires, et la droite prône pour une baisse des taxes. Pourtant, le président de la Commission des affaires économiques, Guillaume Kasbarian, souligne que « l’Etat ne peut pas tout assumer seul, et qu’il ne peut pas prendre à sa charge la totalité des risques économiques sanitaires, climatiques et écologiques qui pèsent sur chacun des Français ». Avec ce projet de loi, la Macronie illustre donc pour la première fois un virage clair, à l’opposé de sa gestion de la crise du Covid. Le « quoi qu’il en coûte » est donc bel et bien terminé.
Laurie-Anne Toulemont :
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