« L’Europe, c’est le combat de ma vie » déclare Raphaël Glucksmann, tête de liste aux Européennes pour Place publique-PS

Raphaël Glucksmann, tête de liste de Place publique – PS aux élections européennes, était l’invité politique ce vendredi 12 avril 2019 de Renaud Blanc, à 8h15. Il propose la mise en place d’un régime d’asile européen plus solidaire en supprimant notamment les accords de Dublin. Il est par ailleurs convaincu que la transformation écologique doit passer par un basculement de la social-démocratie vers la social-écologie

Raphaël Glucksmann ou le romantisme européen : ré-enchanter l’Europe pour lutter contre l’euroscepticisme

« L’Europe, c’est le combat de ma vie. Je suis extrêmement inquiet par la montée des populismes. Je suis stupéfait par l’incapacité de ceux qui se disent pro-européens à défendre l’Europe avec enthousiasme et romantisme ». Il regrette par ailleurs que les euro-sceptiques soit plus convaincants, « plus habités », dans les débats que les pro-européens. « Les gens qui sont censés défendre l’idée européenne semblent en retrait, comme gênés et inhibés ». « Je pense que l’Europe est la grande aventure de ma génération ». La tête de liste assure que « l’idéal européen n’est pas un vain mot ou un slogan électoral ». Il considère que la vie politique française « souffre d’un manque d’intelligence collective ». Je suis convaincu qu’il y a beaucoup de Français qui ont envie d’Europe, qui ont envie qu’on défende la construction européenne » a affirmé Raphaël Glucksmann. Il souhaite faire de l’Europe qui est le premier marché du monde « un grand projet politique ». Il estime que la France ne pourra pas peser dans la mondialisation et imposer des règles sociales et environnementales si elle ne devient pas une puissance politique européenne.

La stratégie de basculement de la social-démocratie vers la social-écologie. L’exception écologique face au « dogme du libre-échange »

« A l’échelle européenne, le nouveau monde macronien ne fonctionne pas. La transformation écologique doit passer par un basculement de la social-démocratie dans la social-écologie » a analysé le candidat aux européennes. Il prône un retour au clivage gauche/droite pour « construire des forces majoritaires ». Raphaël Gluskmann a indiqué qu’il siégerait dans le groupe des sociaux-démocrates. Selon lui, le nouveau monde macronien n’existe pas à l’échelle du Parlement européen partagé entre le PPE et les sociaux-démocrates ». Il voit dans la transition écologique « une immense opportunité pour l’Europe » à condition d’en faire un « projet social ». Il souhaite sortir du « dogme du libre-échange » en instaurant une « exception écologique » : sortir des critères de déficit des 3% du Traité de Maastricht pour les dépenses de transition écologique. Il propose enfin un moratoire sur les accords de libre-échange en attendant que des clauses écologiques « suffisamment contraignantes » y soient intégrées.

Un nouveau régime d’asile pour affirmer une solidarité européenne plus forte

« Nous voulons porter une solidarité européenne. Il faut un régime d’asile européen et sortir des accords de Dublin qui font porter tout le poids des migrations sur les pays d’entrée » a affirmé ce matin Raphaël Glucksmann. Il a notamment évoqué le cas italien qui est selon lui « un abandon de pays » et la manifestation d’ « une absence totale de solidarité européenne ». Il s’est également appuyé sur le cas allemand : « Quand madame Merkel a ouvert ses portes aux réfugiés syriens. Elle a demandé de l’aide aux dirigeants européens qui ont tous regardé leur chaussure ». Il reconnait néanmoins que les pays ont le droit d’accepter ou de refuser les gens qui viennent sur leur sol à la condition de « faire en sorte qu’ils ne meurent pas » et qu’ils soient traités « dignement ». « Les procédures d’asile ne sont pas conformes aux principes qu’on affiche » déplore-t-il.

 

Arthur Barbaresi