Législatives : Le Maire, Borne, Grégoire, le camp d’Emmanuel Macron uni contre Jean-Luc Mélenchon

La campagne des législatives est enfin lancée. Si le camp de la majorité était jusqu’à présent atone au sujet de son principal rival, Jean-Luc Mélenchon, il a depuis quelques jours décidé d’entrer frontalement dans la bataille afin de faire retomber en urgence la dynamique de l’union de gauche.

A 10 jours du premier tour, le soufflé de l’union de la gauche n’a pas l’air de retomber

Bruno Le Maire tire à boulets rouges sur Jean-Luc Mélenchon qu’il qualifie de « Chavez gaulois » dans Le Figaro du 1er juin. Cela pourrait signifier que la majorité commence à avoir peur d’une victoire de la gauche, mais c’est en fait surtout le signe que camp d’Emmanuel Macron se résout enfin à faire campagne. Bruno Le Maire, Elisabeth Borne ou Olivia Grégoire, il y a un feu nourri de la part du gouvernement qui tranche avec une forme de passivité initiale. Depuis le lendemain de la présidentielle, Emmanuel Macron se contentait de jouer la montre pour ne pas mettre en péril sa majorité. Marine Le Pen avait commencé par prendre des vacances. La droite quant à elle était aux abonnés absents. Le résultat était que tout l’espace médiatique a été laissé aux Insoumis et à leurs alliés. Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas privé d’en profiter autant qu’il le pouvait. On remarque alors qu’à 10 jours du premier tour, les sondages promettent toujours une reconduction de la majorité sortante mais de manière de plus en plus serrée. En effet le soufflé de l’union de la gauche n’a pas l’air de retomber.

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Pourtant, la stratégie des macronistes pour voir le camp de Mélenchon faiblir est toute trouvée. Il s’agit tout simplement de démasquer la réalité de son projet et de montrer qu’avec la thérapie mélenchoniste les finances publiques seraient proches de la banqueroute et la France serait au bord d’une mise sous tutelle. Le camp Macron peut aussi s’occuper de débusquer l’emprise du clan LFI sur l’ensemble de la gauche, et pointer les ambiguïtés des Insoumis sur la question de la laïcité. Enfin ils pourraient rappeler le long aveuglement de cette gauche face à Poutine et mettre en valeur les contradictions de fond entre les différents acteurs de la Nupes.

 

70 candidats socialistes refusent de passer sous pavillon de la Nupes

En somme, les macronistes commencent enfin à utiliser sur les mélenchonistes la méthode qu’ils avaient déjà testée sur Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle. Une méthode qui consiste à mettre en lumière son programme par-delà l’adoucissement de son image. Pourtant, ce travail symétrique est plus compliqué. En effet, dans ses efforts pour contrer la candidate du RN, le président candidat avait été jusqu’à épargner Mélenchon ou du moins jusqu’à caresser l’électorat de gauche dans le sens du poil.

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Comme pour la majorité on se demande alors si le danger principal pour Mélenchon ne viendrait pas de son propre camp. Il faut rappeler que toute la gauche n’est pas mélenchonisée même si tous les appareils se sont ralliés à lui. A la fin du mois de mai, on a entendu François Hollande et Bernard Cazeneuve fustiger cette gauche dont les solutions seraient tout simplement inapplicables. Il ne faut pas non plus oublier que Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, a fédéré quelque 70 candidats socialistes refusant de passer sous les fourches caudines de la Nupes. C’est peu mais cela existe, et cela représente peut-être la tête de pont d’une gauche qui, même faible, refuse le diktat mélenchoniste.

Guillaume Tabard 

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