A l’approche des élections législatives Eric Zemmour semble être au pied du mur. Marine Le Pen refuse de s’allier avec lui. Le polémiste paye ses récentes déclarations contre la cheffe du Rassemblement National.
« Si j’étais Marine Le Pen, je saisirais cette occasion en or pour le finir »
Eric Zemmour est en train de prendre une claque de plus. Marine Le Pen n’a aucune intention de sceller une alliance avec lui pour les législatives. Un ami d’Eric Zemmour, l’un de ceux qui l’ont soutenu pendant sa campagne confiait récemment : « si j’étais Marine, là, je saisirais cette occasion en or pour le finir ». Cette analyse en forme de sentence s’explique facilement. En effet, Marine Le Pen, avec ses 41,5% à la présidentielle, n’a pas besoin d’Eric Zemmour.
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Un ministre, connaisseur de la carte électorale, pronostique également que « Le Pen fera, sur la seule marque RN, plus de 50% dès le premier tour dans de nombreuses circonscriptions,. C’est mécanique. A la fin elle peut avoir jusqu’à 100 députés ». Si Marine Le Pen consentait à une alliance avec Reconquête, elle pourrait, sans doute, gagner davantage de sièges. Pourtant ce ne serait pas assez pour être majoritaire. Elle n’a donc pas envie de s’encombrer d’une alliance avec quelqu’un en qui elle n’a aucune confiance.
Eric Zemmour risque d’obtenir 0 siège de député aux législatives
L’objectif réel, c’est d’avoir le premier groupe d’opposition dans la prochaine assemblée. Marine Le Pen, comme toute personne qui connaît un peu la politique et le fonctionnement du mode de scrutin des législatives, sait qu’il est hautement improbable d’imposer une cohabitation à Emmanuelle Macron en juin prochain. En revanche, il est tout à fait possible d’humilier Eric Zemmour. En refusant toute entente, elle pousse Reconquête à aller seul à la bataille lors des législatives. Ainsi le risque est élevé pour Zemmour de n’obtenir aucun siège de député. Le bilan de la « grande » aventure Zemmour serait alors, 7% à la présidentielle et 0 élu aux législatives. D’où l’expression imagée mais claire de vouloir « le finir ».
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Eric Zemmour semble donc payer son comportement. Était-il opportun de passer toute la campagne à mépriser Marine Le Pen ? On se souvient de la phrase : « elle, c’est les chats, moi c’est les livres ». Était-il judicieux le 24 avril, de plaider pour une alliance tout en affirmant que « pour la huitième fois, la défaite frappait le nom Le Pen » ? La technique de drague est étrange pour quelqu’un qui a un besoin urgent de soutien. La réaction du maire RN de Perpignan, Louis Aliot, semble alors logique : « il faut que Zemmour dégonfle sa tête, qui est énorme, et qu’il arrête d’insulter les gens ». Après avoir essayé de la faire chuter, Zemmour demande donc à Marine Le Pen de l’accueillir. Elle pourrait lui répondre en reprenant l’expression fétiche du polémiste : « ben voyons ».
David Doukhan