Législatives : Emmanuel Macron, un président « sous contrainte maximale » selon Pierre Giacometti

Capture écran France 2

Renaud Blanc recevait dans la matinale de Radio Classique Pierre Giacometti, fondateur du cabinet de Conseil NO COM. Au lendemain du second tour des législatives et la constitution d’une assemblée très dispersée, il souligne les futures difficultés qui attendent Emmanuel Macron pour gouverner le pays.

Pierre Giacometti pointe « la pression d’opinion » à laquelle devra faire face Emmanuel Macron

Le président fraîchement réélu fait face à 3 éléments de pression qui rendent sa situation inédite, explique le politologue Pierre Giacometti. D’abord, « une assemblée extrêmement radicalisée, avec des oppositions qui ne sont pas modérées ». Il y voit « l’exacte copie – ou presque – des résultats du premier tour de l’élection présidentielle ». Le deuxième élément de pression, selon lui, est la pression institutionnelle, après la réforme de 2008 de Nicolas Sarkozy, qui rend « la marge de manœuvre d’un gouvernement à majorité relative très restreinte ». Ensuite, Pierre Giacometti pointe « la pression d’opinion », prévenant que « dans les quelques semaines qui viennent, vous allez voir l’avalanche de sondages d’impopularité que va connaître le gouvernement, et la pression de la rue ».

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Elisabeth Borne a promis hier soir de construire « une majorité d’action »

La presse anticipe d’ailleurs ce matin les difficultés pour l’exécutif de gouverner : Les Echos pointe « le séisme » des législatives, Le Parisien et Le Figaro évoquent une France « ingouvernable », pour Libération, c’est « une gifle », et L’Opinion titre sur « la France éclatée ». Comment expliquer ce résultat ? Selon Pierre Giacometti, Emmanuel Macron a commis une erreur en tentant de disqualifier et diaboliser ses adversaires, puisqu’il avait déclaré qu’ « aucune voix ne devait manquer à la République ». Il dénonce l’absence de « récit positif à proposer aux Français », et pour lui, « expliquer que la raison pour laquelle il faut voter pour vous, c’est parce que les autres ne méritent pas d’être qualifiés de Républicains, ça ne peut pas passer, c’est probablement ce qui explique l’échec de la majorité sortante et du président de la République ». Et alors que l’Assemblée nationale sera, de l’avis de tous, extrêmement dure à piloter, Elisabeth Borne a promis hier soir de construire « une majorité d’action ». Le fondateur de NO COM assure avoir le sentiment « encore une fois d’un pouvoir qui ne semble pas connecté à la réalité ». Il estime que le président est « sous contrainte maximale pour gouverner le pays ».

Béatrice Mouedine

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