Il sera possible de voir des trains roses sur les rails dès le printemps prochain : les Ouigo à vitesse classique. La SNCF lance une nouvelle offre à bas prix sur des trains grandes lignes. Elle élargit sa partie low-cost après les TGV Ouigo
Des billets à petits prix, entre 10 et 30 euros avec un tarif fixe
Ces trains, composés de voitures Corail relookées et réaménagées, se concentreront sur deux trajets : Paris-Lyon et Paris-Nantes. Le temps de trajet sera forcément plus long, 5 heures pour Lyon et 3h45 pour Nantes. L’ambition est de vendre 65% des billets à moins de 20 euros pour attirer de nouveaux clients qui n’auraient pas choisi le train sans ce tarif. Cela ne nécessite pas beaucoup d’investissements pour la SNCF selon Arnaud Aymé car elle récupère les trains Corail délaissés par les Conseils régionaux, qu’elle recycle à moindre frais avec cette nouvelle formule.
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L’offre va proposer 5 allers-retours quotidiens : deux vers Lyon-Perrache et trois vers Nantes. Des billets à petits prix, entre 10 et 30 euros avec un tarif fixe, qui n’augmente pas plus quand on se rapproche de la date du voyage. C’est avec cette promesse que Ouigo compte concurrencer les voitures mais aussi FlixBus et BlaBlaCar. Selon Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs « il y a des Français qui ont un peu plus de temps et qui ont des budgets serrés. Nous devions donc adresser cette part de marché. Pour Ouigo, 1 voyageur sur 2 n’aurait pas pris le train s’il n’y avait pas eu cette offre. Avec cette nouvelle offre Ouigo vitesse classique, il sera possible de prendre des parts de marché ».
La SNCF mise sur 1,2 millions de voyageurs
Si la compagnie peut offrir ces prix, c’est que ses coûts de production seront réduits de 30% par rapport aux TGV Ouigo. Christophe Fanichet affirme que les péages du ferroviaire sont moins cher en vitesse classique que à grande vitesse, « nous avons décidé d’avoir un conducteur et deux personnels de bord qui feront l’ensemble du service car cela permet de faire des économies ».
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La SNCF mise sur 1,2 millions de voyageurs. C’est un pari mais peu risqué pour Arnaud Aymé, expert transport chez Sia Partners, « la SNCF préfère prendre elle-même ce risque plutôt que laisser les futurs concurrents sur le marché ferroviaire ». L’expérimentation doit durer deux ans avant un éventuel déploiement sur le modèle est rentable. Les syndicats de la SNCF ont déjà exprimé leur opposition à ce projet à cause de la polyvalence demandée aux agents
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :