La revue de presse… Les jours et les nuits de Nicolas Hulot alimentent tous les commentaires…
Les jours… Les nuits aussi… car que fait Nicolas Hulot la nuit ?
Il dort ?
Pas seulement.
« La nuit, je refais le procès de la veille », avait-il raconté dans Le Point l’an dernier…
« Je revois mes confrontations, quand je n’ai pas obtenu gain de cause »…
C’est ce qui la conduit hier matin à tirer les conclusions de « l’humiliation supplémentaire » (dit Le Monde) infligée la veille lors de la réunion pro-chasse à l’Elysée…
Bien sûr, la démission était en gestation depuis de longs mois…
Une question se pose : Nicolas Hulot avait-il vraiment prévu de l’annoncer hier matin au micro de nos confrères de France Inter ?
Sa décision, il l’aurait prise en direct… Les questions l’auraient aiguillonné, stimulé en quelque sort… « Je ne savais pas que j’allais démissionner », a-t-il assuré à la fin de l’émission, rapporte Le Canard Enchaîné…
Là, on est fondé à lui demander « Vous êtes sérieux ? »
Bizarrerie… d’une personnalité complexe qui n’a pas droit qu’à des éloges ce matin pour son message qu’il faut entendre sur la fin du vivant et la planète qui court à sa perte…
Hulot est aussi ciblé…
Brigitte Bardot n’est pas seule : Le Parisien habille l’ex-ministre sur une page (sautes d’humeur, colérique, cyclothymique, toujours insatisfait, dilettante…). Et L’Opinion renvoie le procureur des lobbys à son propre passé de lobbyiste, « un as de la discipline » qui avait même créé une société commerciale de conseil en communication, même si la cause est noble !
J’évoquais la bizarrerie de sa démission, dans la forme, une cocasserie (une histoire marseillaise)… cet article de La Provence ainsi titré hier matin: « Hulot ne démissionnera pas selon Jean-Luc Bennahmias »
Quelle rampe de lancement pour le livre que l’ancien député européen et candidat à la primaire de la gauche a justement publié… hier : « Les paradoxes de Monsieur Hulot » !
Pourtant, on l’a dit, la démission était dans les tuyaux…
Paradoxes est un terme juste…
Ils sont nombreux dans cette affaire souligne la presse.
Paradoxe. Le Figaro fustige le « En même temps macroniste, un jeu à somme nulle »… Ce journal évoque la liquéfaction du en même temps…
Paradoxe. Pour La Croix et Ouest-France, l’écologie ne peut pas trouver sa place dans le jeu politique… L’enjeu de civilisation auquel on fait face ne peut pas être tiraillé entre éthique de conviction et éthique de responsabilité… La politique n’arrive pas à traiter les questions écologiques…
Paradoxe et dilemme.
Nicolas Hulot répétait depuis plus d’an an qu’il était « taraudé par un putain de dilemme », lit-on dans Le Monde et Libération…
Retour à ses nuits. Ce dilemme l’empêchait de dormir parfois…
«Soit je m’en vais et ce sera bien pire, il y aura trois EPR de plus dans les prochaines années. Soit je reste, et il n’y aura pas le grand soir »…
Libération titre « Pourquoi Hulot a raison » (de partir), estimant également que libéralisme et lutte pour la nature ne peuvent cohabiter… ce qu’exprime aussi L’Humanité qui voit le Chef de l’Etat privé de son « alibi »…
Cette démission « pollue » la rentrée de Macron, elle le fragilise, constatent Le Figaro et Les Echos…
Plusieurs articles nous rendent encore plus clairvoyants sur le défi climatique…
Les premiers (Les Echos, Le Monde) nous alertent sur le danger que font courir les émissions de gaz carbonique sur la qualité nutritive de nos assiettes…
L’augmentation du CO2 dans l’atmosphère provoquera une réduction de la teneur en fer, en protéines et en zinc dans plus de 200 aliments… Le riz, le blé seront profondément impactés…
Autre article sur les conséquences du dérèglement climatique : Y aura-t-il encore des huitres dans 5 ans ?
Les ostréiculteurs s’inquiètent de leur filière à court terme, raconte Le Parisien. Les parcs sont décimés par une maladie de l’huître favorisée par le réchauffement de la mer et l’acidification de l’eau…
Dans la rade de Brest, la maladie se propage désormais 4 mois par an contre deux mois il y a 40 ans…
Tout autre sujet… Après l’adieu aux huitres, l’adieu aux armes…
L’adieu aux armes, c’est le nom de la cérémonie qui accompagne le départ à la retraite des hauts gradés de l’armée…
Dans l’armée de l’air, ces pots de départ sont chers, raconte Libération qui évoque hier et lundi le survol de la région parisienne de 2 Rafale, 2 Mirage, un appareil de surveillance Awacs pour saluer au sol deux généraux…
Rebelote vendredi, cette fois pour l’arrivée d’un nouveau chef d’état major de l’armée de l’air… Là aussi, les Rafale 17.5000 euros l’heure de vol) et Mirage seront au rendez-vous… Rebelote : les festivités en l’honneur des gradés (même si elles donnent l’occasion aux pilotes de voler) contraignent la direction de l’aviation civile à modifier la circulation aérienne dans le périmètre de Villacoublay, du Bourget et.. d’Orly !
Au besoin, le trafic des avions de ligne peut être suspendu…
Là, on a envie de dire aux militaires « Vous êtes sérieux ? »
Michel Grossiord
Revoir la vidéo