La revue de presse… Emmanuel Macron au centre des débats… même les humoristes sont de la partie !
Les humoristes et les satiristes pour qui le Chef de l’Etat fut d’abord un casse-tête…
Mais désormais, nous rassure Le Figaro, « Avec Macron, l’humour est en marche »…
Emmanuel Macron, plus âpre et discret que ses prédécesseurs, a fini par livrer quelques-unes de ses failles au gré de ses prestations dans les médias…
L’apparence du locataire de l’Elysée révèle sa personnalité, avance Le Figaro, citant le sniper de l’impertinence Régis Mailhot :
« Macron a inventé le conservatisme cool, c’est un Adam Smith en Paul Smith »…
Le trait est bien trouvé, Adam Smith, le grand penseur du libéralisme économique… Paul Smith, le couturier pop britannique…
Je retiens néanmoins dans cette page du Figaro sur Emmanuel Macron qui fait enfin rire les humoristes un ton très critique (avec la participation de Gérald Dahan et Christophe Alévêque, véritable opposant): « Il milite pour la transparence, mais les membres du gouvernement restent invisibles », « On ne s’attendait pas à sa relation avec Trump : les Américains font du Donald, nous, nous avons élu Picsou »…
Humour encore… mais venant du camp d’Emmanuel Macron…
C’est la surprise dans l’article « Une piscine… à remous » (le bassin hors-sol que le couple Macron veut faire construire au fort de Brégançon). Des élus La République en marche s’inquiètent d’une déconnexion du président, et déclenchent -en privé- un tsunami de petites blagues…
« La théorie du ruissellement trouve tout son sens ! » lance l’un.
« Premier de cordée, premier de plongée », enchaîne un autre, goguenard…
Pas d’humour en revanche dans Libération qui plonge « dans la cuisine lyonnaise de Macron »… Comprendre les liens étroits (au risque du mélange des genres, selon le journal) entre le président, Gérard Collomb et le patron du groupe événementiel GL Events, très présent lors de la conquête de l’Elysée…
Le sourire, on le retrouve néanmoins dans les soupçons de favoritisme qui pèsent sur le financement d’une autre campagne électorale…
Celle de Benoît Hamon. Le Parisien s’est plongé dans les factures du candidat du PS qui détient la palme de la pire rentabilité des onze candidats à la présidentielle : 6 euros 58 dépensés par voix…
C’est lui qui en fait a bénéficié de la plus forte ristourne au global (40% sur certaines factures).
Parmi les prestations, cette note de stratégie de la société Médiascop, un conseil à Benoît Hamon mal fagoté, costume trop grand et manches trop longues qui le font apparaître comme un enfant… Le candidat a donc été invité à « porter des costumes plus près du corps. Et à éviter les pantalons trop longs qui donnent l’impression de jambes trop courtes ». Montant facturé pour ce conseil : 21.600 euros…
Je vous parlais de Régis Mailhot, le nouveau directeur du Théâtre des 2 Anes, haut lieu des chansonniers qu’il entend remettre au goût du jour en lançant le festival Désobéissant… « Rire c’est désobéir »… Le mensuel sérieux La Revue des deux mondes propose un numéro spécial sur l’humour… avec cette angoissante question : « Le rire est-il mort ? »
En prime, 65 plaisanteries qu’on n’ose plus faire, signées Pierre Desproges l’incorrect.
A la grande époque de Pierre Desproges, le politiquement correct ne sévissait pas, et les réseaux sociaux non plus…
Pierre Desproges disait « On peut rire de tout mais pas avec tout le monde ». Désormais en France, observe Valérie Toranian, on meurt pour le droit de rire de tout. Comme les dessinateurs de Charlie Hebdo exécutés par des tueurs islamistes le 7 janvier 2015, parce que leur hebdomadaire satirique avait osé caricaturer le Prophète…
Riss de Charlie Hebdo témoigne : « On peut encore rire de tout mais il faut du courage »…
Le courage d’affronter les communautarismes (Tout est segmenté, dit Riss, il y a désormais un clientèlisme en politique, dans l’humour, dans le journalisme) et la « sensibilité » des uns et des autres… « Quand on défend la vision universaliste, on a l’impression d’être un vieux con »…
Autre trait de notre époque, qui fait l’objet d’une enquête du Parisien week-end : la nouvelle parano des hommes…
Me Too a-t-il rendu les hommes paranos ? Blagues misogynes, gestes déplacés… 8 mois après le scandale Weinstein, près de 4 hommes sur 10 affirment avoir changé de comportement au travail…
Bonne chose : car une femme sur 5 a déjà été confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle…
Mais, ajoute Le Parisien week-end, les mouvements Me Too et Balance ton porc ont aussi engendré un sentiment de lassitude voire de victimisation chez certains…
Va-t-on encore pouvoir tomber amoureux en entreprise ? C’est déjà arrivé à une personne sur 4 selon une étude de 2015…
Risky business…
Désormais, les entreprises lancées dans la prévention des comportements sexistes adoptent des règles draconiennes… Ainsi, rapportent Les Echos, le patron du géant mondial des puces électroniques Intel a été contraint à la démission après une liaison consensuelle avec une employée…
Liaison passée, qu’il a reconnue… mais en contradiction avec le code de bonne conduite d’Intel qui impose, je cite, « la règle de non fraternisation »…
Michel Grossiord