La Revue de Presse du jour – 05/09/2018

La revue de presse… Une formule résume tout, elle est empruntée au cinéma de Claude Lelouche…

Tout ça pour ça… L’expression est partout, dans Le Parisien, La Voix du Nord, Le Midi Libre, Le Figaro…

Tout ça pour ça… Ca, le prélèvement à la source qui aura bien lieu comme prévu. Pourquoi avoir laissé pareille cacophonie s’installer, entretenu un tel suspense ? se demande Le Figaro pour qui la réforme du mode de perception de l’impôt a été accompagnée d’un tapage médiatique inversement proportionnel à son importance…
L’important, l’urgence commanderait de s’attaquer d’abord à la réduction des dépenses publiques…
Opinion partagée par Les Echos.
Tout ça pour ça… Ca le remaniement à minima…
Ca… François de Rugy qui endosse le costume de ministre de la Transition écologique sous la mitraille !

L’ancien président de l’Assemblée nationale lira la presse avec des pincettes…

François de Rugy ne se voit pas créditer de ses plus de 25 ans de militantisme vert…
Au mieux, il est qualifié (Le Figaro) de bon élève.
Au pire (Les DNA), il est loué pour la qualité première qui lui a permis de succéder à Nicolas Hulot : « son aptitude naturelle à avaler des couleuvres »…
« C’est un collaborateur que Macron a nommé », écrivent encore Les DNA qui le traite d’affidé…
La Voix du Nord évoque ses cravates vert très pâle… Le Monde le décrit comme souple (plus que son prédécesseur), enclin à accepter la discipline…
« Rugy le conciliant remplace Hulot l’impétueux » : pour Le Canard Enchaîné, « Macron a trouvé son ministre de l’Environ-ronnement »…
Sage, lisse, sobre, dit Libération… qui parle moins d’une nomination que d’un débarquement du perchoir : tous comptes faits, et Le Parisien de le souligner aussi, François de Rugy déplaisait au couple de l’exécutif car il ne « verrouillait » pas suffisamment l’Assemblée nationale…

Peut-il se permettre d’en faire moins que Nicolas Hulot alors que l’urgence climatique s’impose ?

La question est posée.
Nouvel article du jour (dans Les Echos) sur une pollution insidieuse qui affecte dangereusement plusieurs villes de France : Marseille, Nice, Toulon, les villes de Corse… Mais aussi le Havre à moins grande échelle.
L’empreinte désastreuse sur l’atmosphère des bateaux de croisière…
C’est un combat que mène la France, qui cherche à convaincre les pays de la Méditerranée d’employer du carburant plus propres sur les grands paquebots…
Un grand navire en propulsion peut polluer autant que 300.000 voitures…
Les panaches de fumées noires et leurs particules fines peuvent provoquer des maladies graves, dont des cancers…
En cause : le carburant utilisé, du fioul lourd, beaucoup plus sale que le diesel (beaucoup moins cher). Le carburant des paquebots en Méditerranée est chargé en soufre (jusqu’à 3.500 fois plus que le diesel des voitures) et en azote…
Il existe un diesel marin, moins nocif, mais il n’est pas encore obligatoire en Méditerranée contrairement aux régions du Nord… Les habitants des 15ème et 16ème arrondissements de Marseille, nichés au-dessus de la gare maritime, vont continuer à tousser…

Autre sujet lié à une forme d’écologie : la frugalité…

Le Figaro milite d’ordinaire pour l’allongement de la durée du travail, mais nous présente ce matin les « frugalistes » qui arrêtent de travailler à 40 ans…
Une retraite, heureuse et anticipée. En choisissant de vivre de peu. Pas de rien. Le phénomène, venu des Etats-Unis, séduit des jeunes actifs qui ont accumulé un capital pour pouvoir vivre de leurs placements… Une carrière réussie dans le finance, une indépendance financière, à eux le nouveau mode de vie « frugaliste », c’est-à-dire minimaliste loin des critères de la réussite sociale et du consumérisme… Le savon de Marseille remplace les gels douche au paraben…

Pas pour nous, Michel…

Non, ce virage coïncide la plupart du temps à l’aube de la « crise de la quarantaine »…
Autre virage dans la vie, là il peut être pris à tout âge…
« Comment j’ai fui Twitter et Facebook… »
L’essayiste Gaspard Koenig raconte dans Les Echos comment il a profité des deux mois d’été pour se sevrer des réseaux sociaux…
Aujourd’hui, il dit ressentir un profond dégoût pour son addiction passée et jure de ne jamais replonger dans le paradis artificiel du like et du retweet…
Abêtissement du débat public, hystérie partisane, dictature de l’émotion… Guillaume, vous twittez…

Vous aussi…

Nous ne sommes que des zombies…
Gaspard Koenig incarne un mouvement qui se répand aux Etats-Unis où les journalistes quittent de plus en plus Twitter en raison de l’agressivité qui y règne… Il dit avoir recouvré 3 fonctions intellectuelles essentielles :
concentration, densité, complexité…
Ca donne envie de fuir les réseaux sociaux en effet. Mais tiendrons nous ?

Michel Grossiord