La Revue de Presse du jour – 03/07/2018

La revue de presse… Ce moment très particulier de l’entretien annuel d’évaluation… Les salariés connaissent, et désormais les ministres !

Les ministres, au tableau ! Sur le grill ! Les ministres connaissent aussi leur période d’examen… Conseil de classe !
Voilà quelques-uns des titres sur le premier entretien d’évaluation auquel sont convoqués les membres du gouvernement…
Edouard Philippe a prévenu : « C’est pas fait pour regarder les oiseaux ! »
Ces entretiens peuvent-il déboucher sur un limogeage ?
Pour apaiser d’éventuelles angoisses, la réponse est… non, selon Matignon où l’on dit : « L’idée est de soutenir, d’aider, pas de sanctionner »…

Si on passait en revue quelques noms…

Jean-Michel Blanquer, le premier à être reçu aujourd’hui. Pas de souci. Edouard Philippe ne devrait pas contester la note que Le Figaro attribue au ministre de l’Education nationale (13 et demi)
Nicole Belloubet, rattrapée par l’évasion ahurissante du braqueur Rédouane Faïd. Fait divers très fâcheux qui s’est transformée pour la ministre de la Justice en « évaluation en live », selon Les Echos. A-t-elle bien réagi ?
L’évaluation des ministres est un petit jeu cruel pour les journalistes : Libération distingue ceux qui jouent les bons soldats (Collomb, Le Maire, Darmanin…), ceux qui font le job des autres, ceux qui restent hors des radars, ceux qu’on n’attendait pas (Blanquer, Pénicaud…)
Ceux qui ont du mal à surnager…

Qui ? Qui ?

L’absent Jean-Yves Le Drian, pas à l’aise au quai d’Orsay…
Françoise Nyssen qui n’émerge pas à la Culture…
Agnès Buzyn qui semble hésiter entre son rôle d’experte et celui de caution sociale du gouvernement…
Et puis il y a « le » cas Hulot !
Lui, il est en auto-évaluation permanente, c’est son propre verdict qui est attendu cet été : « Hulot, quitter le navire ? » Marronnier politico-médiatique que l’on retrouve à la Une de Libération et dans les pages Débat du Monde avec une succession de points de vue…
A quoi sert Nicolas Hulot? Il se heurte au principe de réalité sur bien des dossiers (le glyphosate, le nucléaire), selon la géographe Sylvie Brunel qui ose cette analogie : « Le président de la République tout neuf s’est offert un ministre trophée, comme d’autres s’offrent une épouse trophée. Pourquoi l’autre (Nicolas Hulot), flairant le piège, n’a-t-il pas refusé ? Dans un couple (poursuit l’auteur) il n’y a jamais un bourreau et une victime, mais deux attentes qui se rencontrent et se complètent, la force de l’un trouvant un champ privilégié dans les faiblesses de l’autre »…

C’est S O S Psy qu’il faut appeler, là !

Sans être psychologue, on devine que Nicolas Hulot a aussi dit oui à Emmanuel Macron parce qu’il avait un compte à régler avec ses « amis » écologiques qui lui ont infligé humiliation sur humiliation…
Ah l’humiliation en politique… Elle laisse toujours des traces. Est-ce ce sentiment qui pousse François Hollande à s’engager toujours plus (il le fera aux municipales en premier supporters des candidats PS) jusqu’à avoir dans son viseur la présidentielle de 2022 ?
Lecture surprenante dans Le Parisien : un proche de François Hollande imagine la scène, en mai 2022 : « La passation de pouvoir inversée, avec François qui monte les marches et Macron qui les descend… »
Les séances de dédicaces (17.000 Français rencontrés dans les librairies), c’est une drogue dure…

Sur les rangs aussi pour 2022… Xavier Bertrand !

Sa méthode, lui, c’est la démonstration dans les Hauts de France qu’il a réussi à défendre les classes moyennes…
Enquête du Figaro résumant le positionnement évolutif de Xavier Bertrand : de « Macron compatible » à « Macron divergent »…
Il n’a pas de mots assez durs contre la déconnexion des élites, ou pour exprimer sa hantise que les « milieux de cordée » finissent par se détourner du jeu démocratique et basculent dans le vote des extrêmes ou l’abstention. « Et là ce sera fini, la France basculera, comme en Italie »
Xavier Bertrand adapte à sa façon la formule de Jean-Louis Borloo pointant le danger que le gratin se sépare des nouilles…

Manchette identique du Figaro et de Sud Ouest : le grand malaise des policiers…

Ces deux journaux ont eu accès au rapport d’enquête sénatoriale sur la souffrance des forces de l’ordre…
Six mois d’enquête, des dizaines d’auditions, de nombreuses visites sur le terrain…
Fatigue, matériel défectueux, effet Magnanville (l’assassinat d’un couple de policiers chez lui par des islamistes il y a deux ans), hostilité croissante lors des manifestations, absence de réponse pénale (à quoi bon arrêter des individus pour les retrouver libres quelques jours plus tard ?)
Un pilier de l’ordre républicain vacille, il y a urgence pour Le Figaro.

Gros titre donc dans ce journal, qui offre quand même une parenthèse enchantée à la Une : le chic épuré de la haute couture Dior…
Défilé hier au Musée Rodin… Nouvelle collection de Maria Grazia Chiuri..
Le nude vous connaissez ?
La pureté virginale, les couleurs tendres, le beige un peu rosé. La couleur de la peau !
Je lis dans Le Figaro que « restituer sur le tulle la carnation de la femme » est quasi-impossible. Seuls les ateliers de la rue François 1er y parviennent.

Michel Grossiord