François Fillon attaqué sur ses liens avec la Russie, la campagne de Valérie Pécresse en pâtit

Alexei Druzhinin/AP/SIPA

La guerre en Ukraine percute la présidentielle française, avec des conséquences parfois inattendues, notamment pour Valérie Pécresse. C’est une photo qui fait couler beaucoup d’encre, on y voit François Fillon reçu par le vice-président russe Alexander Novak. Cette rencontre, le gouvernement russe l’a rendue publique sur Twitter le 16 février dernier.

Valérie Pécresse : « François Fillon a quitté la politique, il a le droit de faire sa vie et on doit le laisser tranquille »

La bataille de communication fait rage, et le Kremlin est très content de rappeler que François Fillon est aujourd’hui membre du conseil d’administration de deux groupes pétroliers proches de l’Etat russe. Les adversaires de Valérie Pécresse se sont engouffrés dans la brèche. L’écolo Yannick Jadot a dénoncé un ancien Premier ministre qui se serait vendu à une puissance étrangère. Et le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Clément Beaune a dénoncé une « complicité » avec les Russes. Mercredi 23 février, Valérie Pécresse a été cuisinée sur le sujet, sur BFMTV. Elle a esquivé en répondant que « François Fillon a quitté la politique, il a le droit de faire sa vie et on doit le laisser tranquille ». En fait, Valérie Pécresse se serait bien passée de cette polémique. D’autant qu’elle intervient au moment où Libération sort une enquête tonitruante sur les listes électorales de la primaire LR. Le journal révèle des soupçons de fraudes pendant le Congrès LR qui a départagé les candidats de droite en décembre, avec des adhérents fictifs, morts et même un chien dans le fichier.

A lire aussi

 

Eric Zemmour veut finir sa campagne avec un meeting géant au Trocadéro

Notre journal, Le Parisien, a pu interroger François Fillon. L’ancien Premier ministre nous a expliqué que la photo en question correspond à la préparation d’un forum franco-russe sur l’hydrogène. Bref, qu’il s’agissait aussi de défendre les intérêts français. Au-delà de cette rencontre, la polémique Fillon montre que l’ancien Premier ministre reste un personnage sulfureux pour une partie de la classe politique. Pour Valérie Pécresse, c’est en revanche plus complexe, car elle veut récupérer une partie de l’électorat Fillon qui a fugué vers Emmanuel Macron et vers Eric Zemmour. Lequel Zemmour ne s’y est pas trompé. Il s’est allié avec ce qui reste du mouvement Sens commun, allié des LR en 2017. Et pour marquer les esprits, Zemmour veut finir sa campagne avec un meeting géant au Trocadéro, haut lieu de la campagne de 2017. Et voilà comment 5 ans après, l’ombre de Fillon plane à nouveau sur la présidentielle.

Marcelo Wesfreid

Retrouvez l’édito économique