Ce matin à 8h15 – 8h50 sur Radio Classique
Florian Philippot, vice-président du Front National
Invité de Guillaume Durand
« Marine Le Pen compte faire un referendum pour mettre la proportionnelle intégrale et rétablir le septennat »
Extraits :
A propos d’un éventuel ralentissement de la campagne de Marine Le Pen
« Dans les sondages elle est stable. Sur le terrain c’est la folie totale. (…) C’est la réalité du terrain et il n’y a aucun candidat qui puisse se prévaloir d’une telle dynamique populaire. »
A propos du Brexit et de l’Union européenne
« Elle a eu un débat tout à fait légitime avec monsieur Asselinau qui veut sortir du jour au lendemain l’article 50 c’est son droit. Nous pensons qu’il faut préparer les choses et faire un referendum car nous sommes dans un processus très démocratique sur la question de l’Union européenne. C’est exactement ce qu’ils ont fait au Royaume-Uni et cela a fonctionné. (…) ça se passe magnifiquement bien, ils ont une belle croissance et retrouvent les instruments de la liberté. Tout est anticipé aujourd’hui en économie. Si c’était jugé catastrophique on le verrait déjà aujourd’hui dans les chiffres de la croissance et de l’emploi qui sont très bons. Il faut se tourner vers les Français (….)
A propos des réformes institutionnelles
« Marine Le Pen compte faire un grand referendum institutionnel pour mettre la proportionnelle intégrale dans la constitution notamment pour élire les députés et baisser le nombre de députés à 300 et le nombre de sénateurs à 200, pour le septennat unique pour le président de la République. Pour les législatives de juin ce sera impossible en six semaines mais très vite elle le fera pour mettre en place le referendum d’initiative populaire. 500 000 citoyens pourront déclencher eux-mêmes un referendum, aujourd’hui c’est le monopole du Président de la République qui n’en abuse pas beaucoup car il n’y a pas eu de referendum national en France depuis 12 ans et le dernier a été trahi par Fillon et la gauche. »
A propos de la peur de l’effondrement de l’épargne en cas de sortie de l’Euro
« Je crois que ça les Français ont compris que c’était faux et qu’on agitait des peurs pour essayer que rien ne change. Les dépréciations de monnaie ne font jamais baisser l’épargne, l’euro a perdu 25% de sa valeur depuis 2014 mais personne n’a perdu 25% de son épargne. On n’entend plus ces arguments sur le terrain ce qui prouve qu’il y a eu un vrai effort de pédagogie. Si on reste dans le système euro on est soumis à l’union bancaire qui fait qu’aujourd’hui si une banque est en difficulté on est obligés de venir chercher dans l’épargne des gens pour la renflouer et il l’ont fait à Chypre en 2013 et ça c’est lié au système euro et cela menace l’épargne des gens, des retraités.
A propos des frontières
« II faut réduire l’immigration massive. (…) Est-ce que l’autoroute Paris-Bruxelles existait avant l’ouverture de Schengen et de l’ouverture totale des frontières ? Oui. Est-ce qu’à l’époque il y avait un mur au milieu de l’autoroute ? Non. Les gens ont pris des habitudes mais les djihadistes aussi, les trafiquants de drogue et de clandestins aussi et ce ne sont pas de bonnes habitudes. Une frontière c’est un filtre. Les travailleurs frontaliers, les passants peuvent parfaitement passer mais cela permet de mieux réguler l’immigration clandestine et de lutter contre le djihadisme. Il y a beaucoup d’autres choses à faire à côté : il faut fermer les mosquées radicales, réduire considérablement l’immigration, il faut que ce soit un choix d’Etat. (…) Le djihadiste du marché de Noel de Berlin en décembre dernier, ensuite a traversé 4 frontières et ensuite il se baladait en France et personne ne le savait, parce qu’il y avait Schengen».
(…)
La Suisse par exemple, qui n’est pas un pays fermé au monde, qui est un pays qui exporte, une grande puissance, a des droits de douane de 51% sur les produits agricoles. La France 5%. Elle n’écoute pas ses industriels, ses agriculteurs, ses créateurs d’entreprises. Elle ne fait rien et quand on ne fait rien on se fait croquer.
A propos de sa candidature aux législatives
« Oui je serai candidat aux législatives dans ma circonscription de Moselle.»
A propos du fait que Marion Maréchal Le Pen pourrait ne pas être candidate aux législatives
« Il ne faut pas croire la presse, c’est faux elle l’a dit elle-même, la presse essaie à deux semaines de créer des choses qui sont fausses. Il n’y a pas de concurrence [entre lui et MMLP]. Il peut y avoir quelques points de sensibilité tendus mais c’est une richesse dans un mouvement politique, on n’est pas l’armée des clones. Il n’y a pas de combats internes, il n’y a pas d’enjeux internes. On veut tous les deux rendre à la France son indépendance, protéger notre identité nationale et aller vers une sorte de progrès économique et social.»
A propos de l’interpellation de Poutou à MLP lors du Grand Débat sur l’immunité parlementaire
« C’est une immunité qui a été mise en place depuis très longtemps pour assurer la séparation des pouvoirs et donc la démocratie. (…) je n’ai pas de leçon à recevoir de monsieur Poutou, s’il était si bon que cela il ne ferait pas 1% chez les ouvriers et son parti politique participe régulièrement des manifestations contre la police. »
A propos de Bachar El-Assad
« Ce n’est pas notre ami (…) Il faut que la lumière soit faite sur toutes ces atrocités. Après la question que l’on doit se poser quand on est un peu réaliste c’est : qui se mettra à sa place ? En Libye, on n’aimait pas non plus Kadhafi, c’est plus lui, mais c’est pire, c’est le chaos djihadiste. Aujourd’hui on le sait très bien, s’il n’y a plus le gouvernement syrien qui tient un peu les choses et bien ce sera le chaos djihadiste et le massacre des minorités. [Si les Etats-Unis décident d’une intervention massive, est-ce que vous êtes d’accord avec lui ?] Les Etats-Unis ont déjà fait suffisamment de carnage dans la région, si on veut sortir du commandement intégré de l’Otan c’est parce que qu’on veut que la France cesse d’être entrainée dans des guerres qui ne sont pas les siennes. Une intervention là-bas serait du même style que celle de l’Irak en 2003 ou celle en Libye en 2011.»
A propos de la position de l’annulation du débat sur France Télévision
« Les camps Mélenchon, Fillon et Macron ne voulaient pas de ce débat donc ça fait longtemps qu’on savait qu’il n’aurait pas lieu. Nous on était favorables. »
A propos d’ Emmanuel Macron
« Cela va être compliqué pour lui, il est tellement en permanence dans le flou – la plupart du temps quand il parle on ne comprend pas ce qu’il dit. Il veut plaire à tout le monde en même temps et il sort des concepts creux, n’a pas véritablement de programme fouillé, précis, c’est assez inquiétant : quelles politiques mettrait-il vraiment en place ? »
A propos de François Fillon
« C’est amusant que le recordman de l’augmentation de la dette se permette encore la moindre leçon de maitrise des dépenses ou de la dette. Sa gestion a été épouvantable. Nous n’avons pas de leçon à recevoir de lui. »