Eric Woerth soutient Macron, Nicolas Sarkozy se tait : Valérie Pécresse est-elle en difficulté ?

Jacques Witt/SIPA

« J’ai décidé de soutenir Macron ». Le portrait d’Éric Woerth s’affiche à la une du Parisien-Aujourd’hui en France, qui choisit de se mettre en congé de son parti LR. Paradoxe de ce soutien d’Eric Woerth, Emmanuel Macron n’est toujours pas officiellement candidat.

Eric Woerth : « on ne peut pas avoir un président débutant tous les 5 ans »

Ce soutien d’Eric Woerth à Emmanuel Macron fait mal à la campagne de Valérie Pécresse, dont Woerth dénonce la polarisation sur les thèmes sécuritaires : « les sujets sécuritaires ne peuvent pas à eux seuls constituer un projet global » déclare Eric Woerth au Parisien. Un coup dur pour la droite selon le quotidien, d’autant qu’Eric Woerth n’est pas n’importe qui. Président de la Commission des finances, plusieurs fois ministre, et surtout expert économique et financier qui prend le contrepied de la déclaration de Valérie Pécresse selon laquelle Macron avait cramé la caisse. « Non », déclare-t-il, « Macron n’a pas cramé la caisse » . Et il ajoute pour soutenir l’idée d’un second mandat d’Emmanuel Macron : « on ne peut pas avoir un président débutant tous les 5 ans ». Il y a dans les journaux ce matin ceux qui parlent et se rallient, et puis il y a celui qui se tait.

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Le silence assourdissant de Nicolas Sarkozy est en une du Figaro. Le quotidien est bon prince avec Valérie Pécresse, il ne met pas à la une le ralliement d’Eric Woerth à Emmanuel Macron. Il fait peut-être pire en s’interrogeant sur le mutisme de Nicolas Sarkozy dont le silence embarrasse la droite. Le Figaro vous raconte ce matin l’histoire d’un malentendu entre la candidate et celui qui l’a désignée 3 fois ministre durant son quinquennat. Selon un élu LR, ces deux-là n’ont jamais été proches et ne sont pas câblés pareils. Effectivement la communication ne serait pas bonne. Ils se téléphonent, mais pas de tête-à-tête.

« Macron lui, il m’appelle », a confié en privé Nicolas Sarkozy

Le 21 décembre dernier, Valérie Pécresse entre dans le bureau de l’ex-président et tombe sur Michel Gaudin, ancien préfet de police et directeur de cabinet de Sarkozy : « Nicolas je voudrais te voir seule, je suis candidate à la présidence de la République ». L’ancien préfet se retire mais Sarkozy ajoute « il n’y a pas de secret pour Michel ». Et puis Nicolas Sarkozy aurait déclaré ceci : « elle se dit chiraquienne, ah très bien, mais qui l’a faite ministre pendant 5 ans ? » rapporte encore Le Figaro, résumant ainsi l’agacement de Sarkozy. Si l’on en croit les infos du journal, l’ex président recevra la candidate le 13 février avant son meeting. Sarkozy qui il l’a dit, ne trahira jamais sa famille politique. N’empêche, il apprécie d’être consulté par Macron qui l’a reçu à déjeuner il y a 15 jours pour parler d’Europe. Et puis toujours à la lecture du Figaro on se pince. Emmanuel Macron lui a téléphoné pour lui souhaiter une bonne année. Valérie Pécresse ne lui a envoyé qu’un petit SMS. « Macron lui, il m’appelle » aurait confié l’ancien président à différents interlocuteurs.

David Abiker

 

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