Emmanuel Macron : En Afrique, le président veut trouver un second souffle

Arnaud Andrieu/SIPA

Emmanuel Macron entame ce lundi 25 juillet, une tournée diplomatique en Afrique de l’Ouest. Ce déplacement s’avère particulièrement périlleux pour le président de la République à un moment où les problèmes intérieurs ne font que s’amplifier.

Emmanuel Macron va se rendre au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau

Emmanuel Macron s’envole ce 25 juillet pour une tournée africaine de 4 jours. Depuis sa réélection, fin avril, le président de la République s’était contenté de multiplier les sommets en Europe. Il entame donc aujourd’hui le premier déplacement à caractère international de son second quinquennat. L’occasion pour lui de se rendre au Cameroun, puis au Bénin, et enfin en Guinée-Bissau. Ces 3 destinations sont à la croisée des chemins et des défis pour le chef de l’État, à la fois sur le plan militaire et sécuritaire, tant la menace djihadiste y reste forte. Mais aussi en matière diplomatique, puisqu’il s’agit de contenir la poussée d’influence de la Chine et de la Russie dans la zone. En effet, cette région a été quelque peu délaissée par la France ces dernières années, à cause de la priorité accordée aux pays du Sahel. Pourtant, elle reste éminemment stratégique. Notamment pour lutter contre la crise alimentaire qui s’annonce, en aidant par exemple à mieux exploiter les ressources locales pour augmenter la production agricole.

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Pourtant, certains affirmeront que ce voyage africain est mal venu, tant il reste tout un tas d’urgences nationales. On peut en guise d’exemple citer le pouvoir d’achat menacé par l’inflation ou la délinquance toujours plus sauvage du quotidien. Mais « en même temps », ce n’est plus vraiment Emmanuel Macron qui est seul en première ligne sur ces sujets. Depuis la claque des législatives, le président a compris qu’il faudrait négocier chaque point avec les oppositions. Le cocktail opposition et négociation semble donc réservé à Matignon. En effet, c’est désormais à la Première ministre Élisabeth Borne qu’il revient de porter la ligne de l’exécutif, et de conduire les discussions avec ceux qui sont prêts à faire avancer les choses. Dans le même temps le président se soucie de fixer un cap, même si face à un Parlement fort qui a commencé à donner de la voix et à se faire entendre dès cet été, il n’a plus toutes les cartes en main.

 

Le président n’a pas d’autre choix que de se concentrer sur l’international

Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron va passer ces 5 années en retrait. En effet, on peut imaginer que cela ne soit pas vraiment son caractère, ni d’ailleurs l’esprit de la Ve République. Pourtant, le contexte politique est tel que, pour l’instant, le président n’a pas d’autre choix que de se concentrer sur son domaine réservé qu’est l’international. C’est là que sa voix porte et que son influence demeure, quelles que soient les péripéties à Paris. A l’inverse de ses sorties intérieures qui, on l’a encore vu le 21 juillet dans les Hautes-Pyrénées, ne suscitent guère d’enthousiasme. Emmanuel Macron en a lui-même conscience, et il l’a suffisamment constaté. c’est donc à lui de trouver comment renaître de ses cendres et se réinventer, s’il ne veut pas que son deuxième mandat lui échappe.

Arthur Berdah

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