Pierre Giacometti co-fondateur du cabinet en stratégie NO COM était l’invité de Renaud Blanc dans la matinale de Radio Classique, au lendemain du débat opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il a jugé que ce rendez-vous unique arrivait trop tard dans la campagne, à quelques jours du second tour de la présidentielle.
Les législatives seront « particulièrement intéressantes et importantes »
« C’est une anomalie française de considérer que le débat doit intervenir au moment où on a presque l’impression que les jeux sont faits, alors que chaque électorat est très structuré dans son comportement », estime Pierre Giacometti. Le consultant en stratégie des institutions aurait souhaité plusieurs débats entre les finalistes, pour attaquer les sujets plus en profondeurs, s’agaçant que lors de ce débat, seulement « une dizaine de minutes [ont été consacrées] à la question du pouvoir d’achat dont les enquêtes d’opinion ont montré ces derniers mois qu’elle était le sujet central pour une très grande majorité de Français ». Il explique avoir assisté à deux batailles, celle d’Emmanuel Macron « sur le terrain de la crédibilité, de l’expérience et de la gestion des crises », et celle de Marine Le Pen, « sur la proximité ».
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Ce sont deux candidats que tout oppose, « le clivage classique du second tour où chacun essaie de privilégier et renforcer sa position dans son propre camp » assure Pierre Giacometti. L’ancien sondeur pense en tous cas que ce débat intervient trop tard, « au moment où beaucoup de choses sont structurées » pointant la dizaine de points d’écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen dans les sondages. Il affirme que la prochaine bataille, celle des législatives, parfois qualifiées de « troisième tour », « va être particulièrement intéressante et importante ». Pour lui, en cas de victoire du président sortant, on saura lors des législatives qui, des partisans de Jean-Luc Mélenchon ou de Marine Le Pen, sont en mesure d’apparaître comme la première force d’opposition.
Béatrice Mouedine