La Guadeloupe vit depuis plus d’une semaine au rythme des blocages, des pillages et des émeutes. Sur l’île, rien ne va plus. Les anti-obligations vaccinales ne relâchent pas la pression.
En une semaine, deux soignants ont été braqués avec des armes lourdes
Lancé notamment par des soignants suspendus, faute d’être complètement vaccinés, le mouvement réclame la levée de toutes les restrictions. Les modes d’actions utilisés sont de plus en plus violents notamment à l’égard des soignants, à tel point que l’Agence Régionale de Santé s’en est émue. Sur les principaux axes routiers de l’île, des barrages à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre, Pointe Noire, partout. Pour passer, il faut payer de 10 à 50 euros, selon la bonne volonté des émeutiers. Christine Wilhelm, directrice du CHU de Basse-Terre : « on est face à des gens cagoulés, armés et qui peuvent tirer des coups de feu. Les gens ont peur ». Et les soignants sont des cibles de choix. En une semaine, deux d’entre eux ont été braqués avec des armes lourdes.
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D’autres ont été agressés physiquement, des médecins insultés car ils venaient de métropole et d’autres encore ont été extorqués : « une interne qui allait récupérer sa voiture a été rackettée et emmenée au distributeur de billets sinon ils lui prenaient la voiture. Elle a dû payer 170 euros pour pouvoir passer ». A Pointe-à-Pitre, c’est le DRH de l’hôpital qui a été malmené par des soignants en colère suspendus, car ils étaient opposés à l’obligation vaccinale. Une situation explosive qui risque de se détériorer avec l’arrivée des fiches de paie transmises dès aujourd’hui comme le craint Christine Wilhelm : « on va avoir des soucis en Guadeloupe puisqu’ils n’auront pas de paye au mois de novembre, voire des payes négatives car on va leur réclamer les jours d’octobre où ils ont été suspendus ». Pour tenter de faire baisser la pression. Une nouvelle réunion est prévue entre Paris et les élus locaux.
Eric Kuoch
Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch :
