Accélérer la vaccination des femmes enceintes, c’est ce que souhaite le gouvernement ces prochaines semaines. Les pouvoirs publics alertent : seulement 30 % des futures mamans sont vaccinées.
Israël Nisand : « il y a eu des cas de transmission du virus de la mère à l’enfant, et quelques cas de mort fœtale in utero »
84% des bébés hospitalisés en raison du Covid-19 étaient nés de mères non vaccinées. Avec le variant Omicron, une femme enceinte à 18 fois plus de risque de se retrouver en réanimation qu’une autre et 22 fois plus d’accoucher prématurément. Car les futures mamans sont considérés comme une population à risque, au même titre que les personnes avec comorbidités. Au troisième trimestre de la grossesse, sans vaccination le risque serait même 60 fois plus élevé de faire une forme grave du Covid. La grossesse est comme une comorbidité explique le professeur Israël Nisand, chef de la maternité de l’hôpital Américain à Paris : « le volume utérin augmente et repousse les intestins vers le haut, et repousse le diaphragme en baissant la capacité des poumons ». Le volume pulmonaire diminue, surtout au 3ème trimestre de grossesse. « Pour que la grossesse ne soit pas rejetée par l’organisme maternel », poursuit Israël Nisand, « il y a une baisse de l’immunité » chez la femme enceinte.
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Il n’est pas banal d’avoir le Covid pendant la grossesse
Développer une forme grave de la maladie a pour principale conséquence de donner lieu à des accouchements prématurés, mais pas seulement, prévient le professeur Nisand : « il y a eu des cas de transmission du virus de la mère à l’enfant, et quelques cas de mort fœtale in utero ». Il n’est donc pas banal d’avoir le Covid pendant la grossesse, souligne-t-il. Quel que soit le moment de la grossesse, la vaccination est impérative, martèle le gynécologue Olivier Picone d’autant que selon une récente étude, les anticorps pourraient également protéger le fœtus : « le premier intérêt, c’est de protéger la mère, [le vaccin] ne donne pas de fausses couches, ou de complications. Les anticorps peuvent traverser le placenta et protéger le nouveau-né ». Et les médecins le rappellent : l’ARN messager est détruit au bout de quelques jours après injection, et toutes les études le montrent, il ne peut en aucun cas traverser le placenta.
Rémi Pfister
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