Au Canada, des camions paralysent depuis plus d’une semaine, la capitale Ottawa pour protester contre l’obligation vaccinale imposée aux chauffeurs de poids lourds pour traverser la frontière. La Nouvelle-Zélande est aussi le théâtre de manifestations contre le vaccin.
En Île-de-France, un dispositif policier de détection et de blocage sera mis en place
De ce côté-ci de l’Atlantique, un mouvement est en train de se constituer principalement pour dénoncer les mesures sanitaires de lutte contre le Covid. Des convois qui doivent converger vers Paris pour une arrivée programmée vendredi 11 février au soir. Dès ce matin, des convois quittent Bayonne, Nice et Perpignan. Les jours suivants ce sera depuis Brest, Lille et Strasbourg. Les convois grossiront tout au long de leur progression vers Paris où le rendez-vous est fixé vendredi à 20h. Le lieu n’est pas encore défini, pas plus que l’objectif d’ailleurs : blocage ou simple mobilisation ? Un dispositif policier de détection et de blocage sera mis en place en Ile-de-France. Sur les différents réseaux sociaux, les supporters de ces « convois de la liberté » seraient beaucoup moins nombreux que les 1 millions réunis pour les Gilets jaunes. Pour certains policiers ce mouvement aux revendications disparates contre le pass sanitaire, la vaccination et la hausse du prix des carburants, ne suscite pas d’inquiétude particulière. D’autant que contrairement à Ottawa, il n’y aura pas de camions dans les convois faute de mobilisation des patrons du secteur. A la place il y aura des véhicules particuliers et des camionnettes d’artisans. Rien à voir par exemple, avec les manifestations d’agriculteurs au volant de leurs tracteurs qui sont bien plus difficiles à déloger de la chaussée.
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Le mouvement a quelques porte-paroles aux profils protéiformes mais n’est pas vraiment structuré
Sur Facebook, la principale page regroupe 270 000 personnes aux demandes diverses et variées : lutter contre la politique sanitaire, récupérer ses droits fondamentaux mais aussi améliorer le pouvoir d’achat ou encore obtenir la démission du président. A l’image des débuts des Gilets jaunes, le mouvement a quelques porte-paroles aux profils protéiformes mais n’est pas vraiment structuré. Jean-François Amadieu, sociologue à l’université Panthéon-Sorbonne spécialiste des mouvements sociaux est dubitatif quant au succès de ces convois. Mais il reste prudent. : « on va retrouver des revendications typiques du mouvement des Gilets jaunes comme le pouvoir d’achat mais ce sont surtout des revendications liées à la contrainte de la pandémie. Il est probable que le soutien ne soit pas important. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas du monde pour le convoi de la liberté car la forme d’action est incontestablement originale. Cela va être visible puisque l’on n’a pas de précédent et on va en parler davantage que si cela avait été la énième manifestation contre le pass vaccinal ».
Marc Teddé
Ecoutez le témoignage de Jean-François Amadieu au micro d’Elodie Vilfrite :