« Convoi de la liberté » : « Il n’y a rien d’illégal à ce qu’un policier en mission sorte son arme », assure David Le Bars 

David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des Commissaires de la Police Nationale (SCPN) était ce mardi 15 février l’invité de la matinale de Radio Classique. Il a donné des détails sur le profil de l’individu abattu hier par les forces de l’ordre à la gare du Nord, et s’est également exprimé sur l’incident lors de la manifestation du « Convoi de la liberté » à Paris.   

Eric Zemmour préconise une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre

Un homme qui menaçait les forces de l’ordre avec un couteau a été abattu lundi 14 février dans la gare du Nord à Paris. Sur la lame était gravée l’inscription ACAB, All Cops Are Bastards (« Tous les flics sont des bâtards » en français). « Son profil est un peu particulier » indique David Le Bars, évoquant un marginal connu pour traîner dans la gare. « Pour une raison qu’on ne connaît pas, et qu’on ne connaîtra peut-être jamais, il s’est précipité sur la patrouille de policiers » poursuit le secrétaire général du SCPN, « ils ont eu assez peu de temps pour lui faire des injonctions auxquelles il n’a pas obtempéré. Il a fallu neutraliser l’individu ».

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David Le Bars pointe que le parquet antiterroriste ne s’est pas saisi, ni mis en observateur, ce qui montre selon lui « qu’il n’y a pas de fond terroriste là-dessus ». Ce fait divers relance en tous cas la question d’une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre, ce qu’invoque notamment Eric Zemmour. Mais David Le Bars met en garde sur ce sujet « politique », et préconise de ne pas donner l’impression qu’on donne aux policiers « un permis de tuer ». Le secrétaire général du syndicat des commissaires de police souligne que les critiques visant les forces de l’ordre sont nombreuses aujourd’hui et une telle mesure pourrait les mettre en difficulté sur le terrain.

Incident pendant le « Convoi de la liberté » : une enquête administrative a été ouverte

Le contexte est en effet tendu, d’autant que samedi 12 février, lors des manifestations du « Convoi de la liberté », l’image d’un policier mettant en joue un manifestant et diffusée par TF1 a provoqué l’ouverture d’une enquête administrative. « Il y a plusieurs choses à dire », a réagi David Le Bars, « d’abord, il n’y a rien d’illégal à ce qu’un policier dans l’exercice d’une de ses missions sorte son arme. On peut discuter de la moralité de la chose, mais il faudrait qu’on ait le contexte global ». Autre point mis en avant par l’invité de Renaud Blanc : « l’augmentation ces derniers mois, et ces dernières années du nombre de délits liés au refus d’obtempérer ». David Le Bars insiste : « des policiers ou des gendarmes se font percuter, ou écraser ». Il estime que c’est à la justice, ou à l’enquête administrative de dire ce qui s’est passé à Paris samedi.

Béatrice Mouedine

 

 

Retrouvez l’invité de la matinale