Ce matin à 8h15 sur Radio Classique
Myriam El Khomri, candidate PS dans la 18ème circonscription de Paris
Invitée de Guillaume Durand
« Je considère que ma place est dans cette majorité »
Extraits :
A propos de Macron et du projet de loi de moralisation de la vie publique
« Ce qui est en train d’être mis en œuvre par le président Macron au point de vue international est essentiel. Ce qu’il a porté sur l’Europe sociale est pour moi un élément déterminant. A côté de ça, on sort d’une campagne présidentielle où nous avions deux candidats mis en examen, ça a jeté le trouble chez les Français et renforcé la défiance des Français envers le personnel politique, d’où la nécessité de cette loi portée par François Bayrou et qui avait été déjà portée par Bertrand Delanoë dans le cadre de la campagne présidentielle. Cette loi est essentielle. Après il y a une forme de trouble. Moi je considère toujours qu’il faut regarder si la justice est saisie. Si la justice n’en veut pas c’est qu’il n’y a peut-être rien en matière judiciaire (par rapport à l’affaire Ferrand). Je suis élue locale. Nous sommes de nombreux élus dans une forme d’exemplarité par rapport à ça et donc c’est important à mon sens que l’opprobre ne soit pas jeté sur l’ensemble des élus. S’il y a des questions judiciaires, c’est à la justice de faire son travail. Si c’est une question morale (…) c’est aux électeurs d’en juger. Il ne faut pas jeter l’opprobre sur l’ensemble des élus. Il faut aussi faire attention à l’emballement médiatique : soit il y a quelque chose soit il n’y a rien. »
A propos du départ d’Emmanuel Macron du gouvernement Hollande
« Avec Emmanuel Macron, on a porté l’un et l’autre des positions, il y a eu des arbitrages qui ont été rendus par Manuel Valls et le président de la République. Il y a des arbitrages que j’ai gagnés et d’autres que j’ai perdus. Emmanuel Macron voulait à ce moment-là porter une loi propre qui ne concernait pas que le droit du travail –même si dans sa loi il avait prévu de parler du licenciement économique – mais il y avait plein d’autres mesures et il n’a pas eu cette opportunité-là. (…) Il a décidé de sortir du gouvernement, c’était sur une démarche beaucoup plus large. Il a été confronté comme moi par moment à une forme de lâcheté de certains élus qui dans votre bureau vous disent que le texte leur convient très bien et qui après, une foi dans l’hémicycle [vous lâchent]… Localement, ils ont une situation où la CGT ou FO sont fortes, et donc ils disent « je ne pourrai pas voter et je préfèrerais le 49-3. ». J’ai été confrontée à ça, lui aussi. Les arbitrages ont été rendus par François Hollande autour de la loi travail. Parce qu’il n’a pas pu porter sa seconde loi, Emmanuel Macron a été frustré de cela et est sorti de cette dynamique collective. »
A propos des projets d’Emmanuel Macron dont l’accord d’entreprise élargi
« Le plafond aux Prud’hommes, c’est une demande des entreprises en matière de prévisibilité et, en même temps, on a un système de fortes inégalités, du point de vue du salarié. Quand on est un salarié peu qualifié, on a moins de mois qu’un salarié plus qualifié. Il y a une forme d’injustice par rapport à cette situation-là. Mais ça dépend du plafond qui est proposé. J’ai la même position que Jean-Claude Mailly en l’occurrence (…) Je ne peux pas me prononcer sur un texte que je ne connais pas, ça dépend du plafond et du plancher proposés.
(…)
Il y a une crainte des patrons, qui ont une réticence à embaucher en CDI. Mais ils ne perdent pas puisqu’il y a 60% des décisions en faveur des salariés (à peu près), et 40% en leur faveur. Il faut qu’on arrive à un diagnostic précis des décisions prudhommales, de donner une capacité au juge dans des circonstances exceptionnelles de pouvoir déroger à une forme de barème mais c’est un sujet à mon sens qui doit être porté avec les opérations syndicales et patronales.
A propos de la pénibilité
« Sur la pénibilité, il faut continuer. Vous avez 500 000 personnes actuellement qui ont des points pénibilités et qui vont pouvoir partir soit à la retraite plus tôt soit pouvoir se former ou se mettre en temps partiel. (…) C’était un amendement de Xavier Bertrand dans la loi Fillon qui disait qu’il fallait le faire par les branches. Nous l’avons mis en œuvre. »
A propos de l’ambivalence du PS et de Myriam El Khomri vis à vis d’En Marche
« Je suis socialiste et je le reste. Je considère que ma place est dans cette majorité, dans la construction. Ça ne veut pas dire que je renie mes convictions. Je pense que cette majorité doit être équilibrée et qu’on peut porter des valeurs de gauche au sein de cette majorité. »