Alain Minc, essayiste et conseiller politique, était l’invité économique de Dimitri Pavlenko ce lundi 30 septembre, à 8h15. Il estime que le second mandat de Jacques Chirac (2002-2007) a été « une occasion perdue de renverser la table ».
Jacques Chirac : un homme de clan
« Jacques Chirac aimait les Français mais politiquement c’était un homme de clan. En 2002, il repart pour gouverner avec ses proches, avec les gens qu’il aime bien, sa famille politique » a déploré Alain Minc. Le conseiller politique regrette que le président, lors de son second mandat, se soit « enfermé dans sa sympathique famille politique » en 2002 alors qu’il était élu à 82 %. « Il pouvait tout faire » : « Il aurait pu faire en grand ce que Nicolas Sarkozy a essayé de faire en petit« . « Une très grande occasion perdue de renverser la table » a -t-il estimé. L’essayiste est notamment revenu sur les manifestations liées au CPE (contrat première embauche), une loi qui a été votée mais non promulguée. « Le pays était riche, il pouvait supporter cette espèce de passivité » a-t-il lancé.
« Jacques Chirac aimait les Français mais politiquement c’était un homme de clan. »
Alain Minc, conseiller politique
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La dissolution ratée de 1997 et le référendum 2005 : « Deux grands échecs »
Pour Alain Minc, le bilan de Jacques Chirac peut se résumer en 3 actes : un acte moral avec le discours du Vel d’hiv (1995), un acte stratégique avec le refus de la guerre en Irak (2003) et un acte politique avec la barrière mise avec le Front national. Face à cela, Alain Minc a rappelé la dissolution ratée de l’Assemblée nationale et le non au référendum de 2005, deux « grands échecs » selon lui. Il a par ailleurs rappelé que Jacques Chirac n’avait jamais fait plus de 20% lors des élections présidentielles au Premier tour : « Il faut prendre de la distance avec l’émotion (…) et avec cet unanimisme. »
Arthur Barbaresi