On apprend dans les colonnes du Figaro qu’au nom de la liberté, le conseil municipal de la ville de Grenoble s’apprête à voter l’autorisation du burkini ainsi que la natation seins nus. Si ça c’est pas du « en même temps » aquatique, je veux bien rendre mon bonnet de bain.
Laurent Wauquiez, président de région, coupera les subventions à la ville de Grenoble en cas d’autorisation du burkini
Le 16 mai prochain, le conseil municipal grenoblois proposera le vote d’une délibération qui autorise les maillots de bain intégralement couvrants et les seins nus. Le Figaro rappelle que dans un courrier du 29 avril dernier, le maire écolo de Grenoble Eric Piolle écrivait à Emmanuel Macron pour lui indiquer qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination. En clair, le maire Vert annonçait ses intentions, conduisant dans la foulée Laurent Wauquiez, président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, à déclarer qu’il couperait les subventions à la ville de Grenoble en cas d’autorisation du burkini. Le 16 mai prochain il y aura donc vote et manifestation de l’opposition municipale. En revanche personne n’a revendiqué le rhabillage d’une statue de femme nue d’un burkini dans le parc du musée municipal.
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Dans Le Parisien, on peut lire un gros dossier sur l’Alliance citoyenne, premier sponsor du burkini à Grenoble : « revendiquant un communautarisme à l’Américaine, Alliance citoyenne compte de nombreux relais dans l’entourage du maire de Grenoble. Par ses pétitions et ses actions coup de poing organisées depuis 2019, l’association a ravivé la polémique autour du maillot de bain couvrant conçu comme un prolongement du voile islamique. […] Dans un listing révélé par le journal, ses militants ont notamment fiché les origines et les croyances d’habitants des quartiers populaires afin de les recruter pour de futures campagnes ». On découvre que l’association a monté de toutes pièces une équipe de football en région parisienne, les hidjabeuses, afin d’obtenir l’autorisation du port du voile en compétition. On apprend plus tard dans l’article que certaines équipières n’ont jamais touché un ballon de leur vie.
La Fondation Abbé Pierre a versé 150 000 euros à l’association Alliance citoyenne pour sa lutte contre le mal logement
Les fondateurs d’Alliance citoyenne, raconte Le Parisien, se forment au Canada et en Angleterre. Les organisateurs souvent issus de milieux universitaires infiltrent les quartiers populaires. En employant le porte-à-porte, ils recherchent des leaders capables de porter des nouvelles causes. Quitte à les aiguiller si besoin. En clair ces gens font passer des castings pour façonner des revendications. Si vous pensiez que les Frères Musulmans étaient derrière le burkini, vous vous trompez. Le Parisien révèle que depuis 2014 la Fondation Abbé Pierre a versé 150 000 euros à l’association Alliance citoyenne pour sa lutte contre le mal logement et que le milliardaire George Soros a apporté sa manne à travers sa fonction dans le cadre d’un programme égalité et anti discrimination.
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Et le burkini pourrait bien lézarder l’union de la gauche avant le premier tour des législatives, c’est ce que nous explique Cécile Cornudet dans Les Echos. Dans l’accord entre le PS et la France Insoumise on pouvait lire ceci : « nous mènerons ensemble le combat contre le communautarisme et l’usage politique des religions ». Jusqu’ici tout va bien, à ceci près que deux grains de sable sont venus sans tarder montrer la lézarde explique Cécile Cornudet. Le premier grain de sable c’est l’affaire du burkini qu’Eric Piolle, galvanisé par le vent insoumis qui souffle sur la gauche s’apprête à autoriser. Le second grain de sable c’est l’investiture du journaliste militant antiraciste Taha Bouhafs par la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale alors que celui-ci a été condamné en première instance pour injure public (Il a depuis annoncé le retrait de sa candidature NDR). Le burkini, nous dit en clair Cécile Cornudet, fait tousser les alliés de Mélenchon. Ou comment la laïcité pourrait se réinviter dans le débat politique des législatives avec ou sans maillot de bain.
David Abiker