Assises de la santé : Psychiatrie, le secteur oublié de la crise sanitaire

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Fortement touché par la crise sanitaire, le secteur de la santé mentale et de la psychiatrie tient des Assises ces 27 et 28 septembre. Les professionnels attendent des annonces fortes de la part d’Emmanuel Macron.

« Une augmentation des isolements et des contentions, révélatrice de l’abandon de la psychiatrie »

Les professionnels contactés par l’AFP s’attendent à ce que le président annonce en clôture des débats, le remboursement des consultations chez les psychologues. Les syndicats redoutent toutefois l’annonce d’un tarif d’une trentaine d’euros pour une séance d’une demi-heure. Les psychiatres hospitaliers eux, ne se font pas d’illusions. Au programme des assises : pas un seul chapitre sur les pratiques abusives qui se multiplient depuis trente ans dans les unités, faute de moyens. Un manque de soignants et de matériel qui forcent les unités psychiatriques hospitalières à avoir massivement recours à l’isolement en chambre des patients voire à la contention.

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Des pratiques qui sont de plus en plus institutionalisées selon le psychiatre Mathieu Bellahsen, « si la personne s’angoisse elle va s’agiter parce qu’elle ne va pas supporter que l’on n’entende pas sa douleur d’exister. Si les soignants ne sont pas formés à accueillir cette angoisse, le réflexe va être de l’attacher, de le mettre en chambre d’isolement ou de lui faire une piqûre de force ». Selon lui, le fait qu’il existe une augmentation des isolements et des contentions est révélateur de l’abandon de la psychiatrie. Durant la crise du Covid-19, certains patients ont été enfermés à clé 24 heures sur 24 sans que leur état clinique ne le justifie. Des dérives qui ne seront pas à l’ordre du jour des Assises de la santé mentale regrette les psychiatres. Ils demandent qu’un débat national s’ouvre sur la question.

Rémi Pfister

Ecoutez le reportage de Rémi Pfister à 2’45:

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