Arnaud Montebourg était l’invité de Bernard Poirette ce vendredi 11 décembre, à l’occasion de la sortie de son livre L’engagement chez Grasset. L’ancien ministre de l’Economie s’est indigné au micro de Bernard Poirette, critiquant le gestion de crise du Covid 19 par le gouvernement. Il a expliqué que selon lui « le cercle invisible de la technocratie a pris le pouvoir en France ».
« L’Europe est un supermarché, qui est défavorable à la France » regrette Arnaud Montebourg
Alors que son livre L’engagement sort, Arnaud Montebourg est revenu sur ce thème. « Le cercle invisible de la haute technocratie a pris le pouvoir dans ce pays » a-t-il scandé, déplorant que cela nuise à l’engagement et aux convictions. Selon lui, les « membres de la formation politique, les patrons de grandes boîtes et les postes clés de la haute administration » sont tous d’accords pour mettre en place la même politique. A ce titre, Arnaud Montebourg a appelé à « restaurer la souveraineté du peuple », ajoutant qu’il faut remettre en place « le droit de choisir et de débattre ».
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Interrogé par Bernard Poirette sur l’Europe, Arnaud Montebourg a exprimé ses doutes : « aujourd’hui la technocratie s’appuie sur l’Union européenne pour édicter des choix politiques qui sont tus à la population ». Alors que jeudi 10 décembre, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement européens trouvaient un accord pour le plan de relance, l’ancien ministre de l’Economie a critiqué la position de la France : « l’Europe est un supermarché ou tout le monde se défend, sauf la France ». Il a regretté le trop grand nombre de concessions faites par la France : « nous allons recevoir 40 milliards d’euros de subventions et en rembourser 67 ».
Covid 19 : « Nous avons des résultats nuls » s’insurge Arnaud Montebourg
« A un moment, les sentiments patriotiques doivent être plus forts que toute autre considération » a martelé Arnaud Montebourg. Il a regretté 10 années de choix politique en France, se montrant très critique envers François Hollande. « J’ai eu honte » a-t-il dit à propos de l’ancien président de la République lorsque ce dernier s’en remettait selon lui à la chancelière allemande Angela Merkel pendant sa présidence pour justifier des choix politiques.
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« A sa place, j’aurai fait preuve d’humilité », a répondu Arnaud Montebourg à Bernard Poirette lorsque ce dernier lui a demandé ce qu’il aurait fait à la place du premier ministre Jean Castex. Arnaud Montebourg, énervé, a vigoureusement critiqué la gestion de la crise du Covid 19, regrettant que la France ne se soit pas inspirée de « là où ça marche ». « Nous avons la double peine : moins 9 points de PIB, des entreprises qui meurent par milliers, des gens dans la pauvreté pour des résultats nuls avec 50 000 morts » s’est-il emporté. Il a donc déclaré « s’associer aux protestations relatives à l’incohérence des décisions prises », regrettant une nouvelle fois « une direction politique entre les mains de technocrates qui ne connaissent pas la société et la méprisent ».
Antoine Mouly
"La direction politique de ce pays est entre les mains de technocrates qui ne connaissent rien à la société et qui la méprisent."
?️@montebourg – Ancien ministre de l'Economie, invité de Bernard Poirette à 8h15. #ClassiqueMatin https://t.co/09cdes7zDU
— Radio Classique (@radioclassique) December 11, 2020
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