Anne Hidalgo investie par le PS, pourra-t-elle rattraper son retard dans les sondages ?

Anne Hidalgo a été officiellement investie par le PS hier, le 14 octobre. Elle reste pourtant à la traîne dans les sondages. Cette investiture peut-elle lui permettre de retrouver un élan ?

Anne Hidalgo reste scotchée autour de 5% dans les sondages

On peut craindre pour la maire de Paris que le mal soit plus profond. Retrouver un élan supposerait qu’elle en ait déjà eu un, ce qui n’est pas le cas. On sait depuis sa réélection à l’Hôtel de Ville qu’Anne Hidalgo veut être candidate à la présidentielle. Cela fait donc plus d’un an et il n’y a pas eu le moindre effet Hidalgo. Ses proches ont d’abord dit que c’était normal puisqu’elle n’était pas encore officiellement candidate. Et puis, elle s’est déclarée à Rouen le 12 septembre, il y a un mois. Elle a beau avoir fait des 20 heures à la télévision, des déplacements, des interviews, toujours rien. Anne Hidalgo reste scotchée dans les sondages autour de 5 % voire même à 4 % dans un BVA hier. Moins de 5 % représente la cote d’alerte : c’est la menace de l’humiliation, voire de la disparition.

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Il est trop tôt pour savoir si ce score dans les sondages pourrait la conduire à son retrait. La question s’est posée dans les équipes des autres candidats de gauche : chez Jean-Luc Mélenchon par exemple, qui continue à être persuadé de pouvoir gagner la présidentielle, mais surtout chez les écologistes. Ce n’est pas que Yannick Jadot ait enclenché une dynamique colossale depuis qu’il a battu Sandrine Rousseau à la primaire EELV, mais il est nettement devant Anne Hidalgo et se rêve en candidat unique de toute la gauche sociale-écologiste. La question se pose aussi à l’intérieur du PS et cela est plus embêtant pour la maire de Paris. L’enjeu n’est pas de savoir par qui la remplacer parmi les figures socialistes, s’il y avait eu d’autres prétendants crédibles, cela se serait su. Certains au PS commencent à se dire qu’il vaudrait mieux ne pas avoir de candidat du tout plutôt qu’une candidate qui soit en dessous du seuil d’existence politique. C’est sans parler de la catastrophe financière que représenterait un score inférieur à 5 % et qui ne permettrait pas le remboursement des frais de campagne.

Le PS envisage un accord avec les Verts pour préserver son investiture

Dans les semaines qui viennent, le PS va enfin enclencher une dynamique militante. Il y aura par exemple un meeting à Lille avec Martine Aubry la semaine prochaine. Derrière la présidentielle, les députés pensent aux législatives, autrement dit, à leur réélection et à leur survie. Beaucoup d’entre eux préféreront un bon accord avec les Verts qui préservent leurs investitures plutôt qu’à une spirale de l’échec en cas de déroute à la présidentielle.

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Cela commence à phosphorer sur ce thème à gauche. C’est dire si Anne Hidalgo n’a plus beaucoup de temps pour renverser la vapeur et ne pas passer du Fluctuat nec mergitur au Fluctuat et mergitur.

Guillaume Tabard 

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