Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’IFRAP, appelle à une transformation du modèle pour donner un « second souffle au quinquennat »

Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP), était l’invitée politique ce lundi 15 avril de Guillaume Durand, à 8h15. A l’occasion de la sortie du rapport de l’IFRAP, l’économiste soutient que si Emmanuel Macron veut redonner un « second souffle au quinquennat », il doit entreprendre la transformation du modèle qu’il a promise : réduction des frais de gestion et de la masse salariale, décentralisation, départ à la retraite à 65 ans…

La promesse de E. Macron : Transformation du modèle économique des administrations publiques

« Si Emmanuel Macron veut renverser la table, il doit mener la transformation du modèle qu’il nous a promise » a déclaré Agnès Verdier-Molinier. « Nous sommes les champions en France du saucissonnage de la dépense, c’est ça qui nous coûte très cher » . Elle estime qu’il faut répondre à la « demande de décentralisation des exécutifs territoriaux » et réfléchir à la manière de « faire baisser les coûts de gestion » pour mener des politiques publiques moins coûteuses. Elle convoque l’exemple des caisses en concurrence comme au Pays-Bas, la Suisse ou l’Allemagne qui ont des « contrats très serrés avec l’Etat pour avoir 3 à 4% de frais gestion et non 6 % comme en France ». Elle explique que pour donner « un second souffle au quinquennat », il faut mettre en place des mesures structurelles comme les retraites ou « la réduction de la masse salariale »

Retraite et temps de travail : la question de l’efficacité des services publics français

« Tant qu’on ne repoussera pas l’âge de la retraite à 65 ans voire plus, on ne pourra pas baisser durablement l’impôt sur les ménages ou les entreprises » assure l’économiste. Elle poursuit « tous les pays qui nous entourent sont déjà à 65 ans ». Elle estime que la réforme de Jean-Paul Delovoye prévue pour 2025 est trop tardive face à l’urgence de la situation du pays : « C’est maintenant que les Français veulent des baisses d’impôt. » « Un jour arrivera une crise, et ce jour-là on ne saura pas comment financer nos services publics, le salaires de nos agents et les pensions » prévient-elle. Sur le temps de travail : « appliquer les 35 h, c’est quand même la moindre chose ». Elle déclare qu’il y a parfois 200 heures d’écart en temps de travail dans nos services publics dans les pays limitrophes. La directrice de l’IFRAP s’oppose par ailleurs à la suppression des niches fiscales : « Supprimer des niches fiscales, même si toutes les niches ne sont pas parfaites, ça veut dire augmenter l’impôt. » « Le sujet fondamental, c’est la productivité de nos services publics. Tout le reste c’est du blabla » . conclu-t-elle.

Arthur Barbaresi