A trop fréquenter les cabinets de conseil, on en arrive à l’affaire McKinsey. En voici les ingrédients : un rapport sénatorial signé par des élus d’opposition, une facture salée, un soupçon d’anticapitalisme assaisonné d’une suspicion de connivence, et un zeste d’antiaméricanisme primaire.
Nicolas Mathieu, dans son livre Connemara, décrit le milieu des consultants
Mc Kinsey, c’est le nom de ce cabinet de conseil pratiquant l’optimisation fiscale dans le respect des lois et dont l’Etat aurait surconsommé l’expertise. Dans les journaux, on trouve 50 nuances d’appréciations et d’analyses sur l’utilité, le coût, la méthode de ces prestataires de matière grise. Dans Les Echos, l’économiste Jean-Charles Simon estime que cette affaire montée en épingle est le symptôme du populisme exacerbé dans une fin de campagne morte-née, le coupable rêvé des ennemis toujours plus nombreux de la démocratie. Jean-Charles Simon rappelle que le recours aux consultants dans le secteur public représente moins d’un milliard d’euros soit 0.3 % de la masse salariale de l’Etat. Comparativement à l’Allemagne et au Portugal, la France recourt peu à ces cabinets. L’Opinion revient pour sa part sur la sortie du dernier livre du prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu, dans son livre Connemara (éditions Actes Sud), il décrit le milieu des consultants : « ces petits hommes en costume bleu qui viennent dans chaque entreprise, dans les grands groupes et les administrations pour démontrer à coup de diagnostics irrévocables l’inadéquation des êtres et des nombres, expliquer aux salariés ce qu’il font et comme il faudrait mieux faire ».
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L’Opinion rappelle qu’en son temps, la Macronie avait encensé le précédent livre de Nicolas Mathieu Leurs Enfants après eux (éditions Actes Sud) y voyant une critique de la société dont l’ascenseur social est bloqué. Cette fois il y a peu de risques, conclut l’Opinion, qu’un soutien du président revendique l’héritage politique de sa charge littéraire contre les consultants. A lire ce matin sur le même sujet, les 8 propositions de la fédération Syntec pour relancer l’économie française. Cette organisation réunit les entreprises de conseil et d’ingénierie française. Tenez-vous bien, c’est intéressant, c’est écrit en français et pas en globish ou en franglais, et en plus c’est gratuit ! Vous trouverez ça sur leur site internet syntec.fr. Sur les conseillers en tous genres, rémunérés ou pas, laissons le mot de la fin à Jean de La Fontaine dans sa fable intitulée Conseil tenu par les rats dont voici la conclusion :
Ne faut-il que délibérer,
La cour en conseillers foisonne ;
Est-il besoin d’exécuter,
L’on ne rencontre plus personne.
David Abiker