Philippe Entremont n’a jamais voulu se contenter du piano. Comme son père, il s’est tourné vers la direction d’orchestre, sans pour autant dédaigner la musique de chambre. Ce globe-trotter, fondateur du festival de Saint Domingue en République dominicaine, a dirigé un peu partout dans le monde. Son impressionnante discographie fait de lui l’un des artistes classiques les plus enregistrés.
Philippe Entremont en 8 dates :
- 1934 : Naissance à Reims
- 1949 : 1er Prix de Piano au Conservatoire de Paris
- 1953 : 2ème Prix Marguerite Long
- 1967 : Commence une carrière de chef d’orchestre
- 1972 : Président de l’Académie Ravel
- 1994 : Directeur du Conservatoire américain de Fontainebleau
- 2004 : Premier chef invité à l’Orchestre symphonique de Munich
- 2014 : Publication de son livre Piano ma non troppo (ed. de Fallois)
Le pianiste Philippe Entremont est né dans une famille de musiciens.
Philippe Entremont découvre le clavier avec sa mère, pianiste. Son père est chef d’orchestre à l’Opéra de Strasbourg. En 1944, il travaille avec Marguerite Long avant d’entrer au Conservatoire de Paris dans la classe de Jean Doyen. Ses Prix de piano et musique de chambre en poche, il tente les concours internationaux. Le Concours Reine Elisabeth en 1952 n’est pas une réussite : il arrive 10ème. En revanche, il remporte le 2ème Prix Marguerite Long l’année suivante. Un beau succès quand on sait que le Premier Prix n’a pas été attribué. Sa carrière est lancée, et se matérialise aussitôt par un concert au Carnegie Hall, où il assure la première américaine du Concerto de Jolivet.
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Etre chef d’orchestre sera son deuxième métier, qu’il exercera aux quatre coins du monde.
Le piano ne suffit pas à l’artiste. Il passe à la direction d’orchestre, suivant ainsi les traces de son père après celles de sa mère. En 1976, il devient le directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Vienne, place qu’il occupera jusqu’en 1992. En parallèle, il assure le même poste à l’Orchestre Philharmonique de la Nouvelle-Orléans (1980-1986), puis de l’Orchestre symphonique de Denver (1986-1989), et de l’Orchestre Colonne (1988-1990). Il est aussi amené à diriger les orchestres de Philadelphie, Atlanta, Göteborg, ou encore la NHK de Tokyo et l’Académie sainte Cécile de Rome, pour n’en citer que quelques uns. En 1993, direction les Pays-Bas où il est chef invité de l’Orchestre de chambre Néerlandais, avant de devenir principal chef invité de l’Orchestre de chambre d’Israël un an plus tard. Egalement Premier chef invité de l’Orchestre symphonique de la radio de Shangaï en 2002, il obtient ce poste à l’Orchestre symphonique de Munich en 2004.
Philippe Entremont dans la Ballade n°4 de Chopin
Philippe Entremont est conscient de l’importance de la transmission, et dirige des académies pour de jeunes musiciens.
Philippe Entremont n’en oublie pas pour autant le piano. La musique de chambre reste un plaisir qu’il partage volontiers avec le violoniste Peter Guth et le flûtiste Jean-Pierre Rampal. En 1972, il prend la présidence de l’Académie Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz. La transmission de l’interprétation aux jeunes générations lui tient à coeur. En 1994, il rejoint le Conservatoire américain de Fontainebleau, que Nadia Boulanger avait dirigé avant lui jusqu’en 1979. Il y restera jusqu’en 2013.
En 2014, il publie un livre de souvenirs : Piano ma non troppo (ed. de Fallois). Celui qui dit n’avoir « jamais été un martyr du travail » et qui prétend avoir eu « une vie tout à fait normale », a quand-même donné plus de 7000 concerts à travers le monde, et enregistré plus de 250 disques !
Sixtine de Gournay