A la une de Libération et du Parisien vous retrouvez la journaliste russe Marina Ovsiannikova cachée derrière son grand panneau, condamnée hier à 30 000 roubles d’amende pour infraction administrative. C’est elle qui a brandi un panneau en plein journal télévisé de la première chaîne de Russie, sur lequel on pouvait lire « Non à la guerre, ne croyez pas à la propagande, on vous ment ici ».
The Guardian la décrit comme une femme au grand cœur mais comparable aux journalistes prudents travaillant pour l’Etat
Cette femme née d’un père ukrainien et d’une mère russe a pourtant rapporté docilement pendant des années la politique du Kremlin sur sa chaîne Perviy Kanal explique Libération et Le Parisien. Âgée de 48 ans, cette mère de deux enfants, mariée à un réalisateur de la chaîne Russia Today est née à Odessa. Le journal anglais The Guardian la décrit comme une femme au grand cœur mais, dans le même temps, comparable aux journalistes prudents travaillant pour l’Etat. C’était avant lundi 14 mars et l’affaire du panneau. Lundi soir cette même journaliste avait publié une vidéo où elle déclarait que ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine est un crime. Passible d’autres poursuites et risquant jusqu’à 15 ans de prison, elle a été élevée au rang d’héroïne nationale par les réseaux sociaux.
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Zelensky sera entendu par les membres du Congrès américain
Mais Libération observe qu’il y a plus de chance pour que son surgissement sur le plateau du JT russe ait été vu bien plus en Occident qu’en Russie. Ce sera pareil pour l’intervention du président Zelensky aujourd’hui en vidéo devant les membres du congrès américain. Il avait déjà parlé au congrès mais les chaînes n’avaient pas relayé son intervention. Celle d’aujourd’hui va faire le tour des médias. Et Le Monde explique parfaitement ce matin les enjeux de cette intervention, pour Zelensky mais aussi pour Joe Biden : « l’intervention de Volodymyr Zelensky apparaît utile. Elle doit servir à entretenir l’émotion et le soutien en faveur de la cause ukrainienne aux Etats-Unis, au-delà des lignes partisanes. Elle s’inscrit aussi dans la pédagogie de la Maison Blanche sur le coût indirect des sanctions contre la Russie pour les consommateurs américains. En insistant sur les causes exogènes, l’administration démocrate cherche à limiter les dégâts anticipés lors des élections de mi-mandat, en novembre ». Et que nous enseigne la lecture du Monde ? C’est que Zelensky aura beau demander un soutien militaire, il ne récoltera que des sanctions économiques des États-Unis contre la Russie.
David Abiker