Poutine défie l’occident et fait craindre à l’Europe un conflit majeur

EPN/Newscom/SIPA

La crise ukrainienne domine tous vos journaux. « Poutine met la main sur une partie de l’Ukraine », c’est la une du Parisien. Pour Les Echos, « Poutine défie l’occident ». « Poutine torpille les efforts de paix », c’est la une du Figaro. Pour la Dépêche du Midi, « Poutine est sur la route de l’Ukraine ». La Marseillaise parle de surenchère guerrière. Quant à Ouest-France, il écrit « Poutine dicte son agenda de guerre ».

Moscou explique que l’Ukraine est une création artificielle, résultat de territoires arrachés à la Grande Russie

« Une gifle de Poutine aux occidentaux » : voilà comment la newsletter matinale du Monde résume la tonalité de la presse internationale après la décision de Vladimir Poutine de reconnaître les deux républiques du Donbass : « c’est ainsi que se termine le monde de l’après-guerre et de l’après guerre froide » écrit le Washington Post, « pas encore par un grand bang mais par une diatribe ». Le journal américain estime que Poutine a « déligitimé non seulement l’Ukraine indépendante et son gouvernement mais toutes les facettes de l’architecture sécuritaire européenne ».

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Il faut pourtant jeter un œil à Courrier International qui traduit pour nous la une du journal russe pro Kremlin VZGliad qui entérine la décision du président Poutine de reconnaître les deux républiques de Donetsk et de Lougansk et ordonne le déploiement de troupes pour remplir des fonctions de maintien de la paix, avant de reprendre sans aucun recul l’argumentaire de Poutine expliquant que l’Ukraine est une création artificielle, résultat de territoires arrachés par les Bolchéviques à la Grande Russie à partie de la révolution de 1917. Pour le journal belge Le Soir le « président russe a donné une véritable gifle aux occidentaux et a fermé la porte de la négociation menaçant par ricochet l’Europe d’un conflit ».

La Russie a déjà fait pire en annexant la Crimée en 2014

« Cela doit être un signal pour que l’Union Européenne impose immédiatement les sanctions sévères annoncées à la Russie » estime le rédacteur en chef du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zetung, « si ce n’est pas le cas, Poutine y verra un encouragement à aller de l’avant ». La presse française n’est pas plus optimiste. Dans son édito du Figaro, Philippe Gélie écrit que l’Europe se retrouve au seuil d’un conflit majeur qui pourrait déstabiliser tout le continent. Dans L’Opinion Jean-Dominique Merchet est moins pessimiste. Cette reconnaissance du Donbass et de Lougansk signifie-t-elle la guerre ? Pas forcément puisque la Russie a déjà fait pire en annexant la Crimée en 2014. La presqu’île est désormais un territoire russe, ce qui ne serait pas le cas, du moins dans un premier temps, des républiques du Donbass. En Géorgie, la Russie a reconnu depuis 2008 l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, en revanche en Moldavie l’armée russe est toujours présente dans la région séparatiste de Transnistrie sans que Moscou ait franchi le cap diplomatique symbolique de la reconnaissance. N’empêche, voilà un revers de taille pour Emmanuel Macron, observe jean-Dominique Merchet.

David Abiker

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