L’UNEF fait la une de l’édition internationale du New York Times. On savait que ce journal allait mal, et qu’il était l’incarnation d’une Amérique largement rongée par le communautarisme, le racisme et la compétition des minorités et des sexes. On le comprendra mieux en lisant l’article publié hier par le journal américain sur l’UNEF intitulé l’UNEF à l’avant-garde des mutations françaises.
L’UNEF représente moins de 2% du corps électoral étudiant
L’UNEF à l’avant-garde, cela veut dire que vous et moi sommes en retard et que l’UNEF est en avance sur la civilisation, avec ses réunions non-mixtes et d’une stratégie toujours plus communautariste, et de moins en moins tournée vers les étudiants. Si vous voulez lire un papier bisounours et béat sur l’UNEF, lisez celui que le New York Times consacre à ce syndicat qui représente moins de 2 % du corps électoral étudiant, comme Marianne le rappelle.
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Le quotidien américain a hésité à prendre un peu de distance avec son sujet commençant par titrer son papier l’UNEF Terreau identitaire ou reflet d’une France qui change… Mais c’était bien trop critique, alors le journal a conservé sur internet le titre complaisant de la version papier l’UNEF a l’avant-garde du changement en France. Un papier qui est au syndicat ce que l’appartement témoin est à la promotion immobilière. Le New York Times rappelle le passé glorieux de l’UNEF : s’être opposé à la guerre d’Algérie, et avoir combattu le Contrat Première Embauche de Dominique de Villepin sous Chirac.
Mélanie Luce, présidente de l’UNEF : « On fait peur parce qu’on représente l’avenir »
Si le premier combat est honorable et allait dans le sens de l’histoire, le second s’inscrivait dans la pire des tactiques politiciennes. Car le New York Times omet gentiment de rappeler que l’UNEF fut avant même de servir les intérêt des étudiants, une succursale du parti socialiste avant de vaciller il y a quelques année sous des affaires de harcèlement sexuel pour perdre enfin une bonne partie de ses cadres. Reste donc à l’UNEF l’avant-garde d’un syndicalisme qui se veut en phase avec sa génération mais qui s’inspire largement des théories en vogue sur les campus américains. « On fait peur parce qu’on représente l’avenir » a confié la présidente du syndicat au journal américain. J’espère que Mélanie Luce a lu l’article mis en ligne hier soir par le Monde qui décortique l’attraction que représente Marine Le Pen pour les 18-25 ans. Le Monde explique aussi comment le Rassemblement National est devenu le premier parti de la tranche 25-34 ans. Voilà qui devrait faire réfléchir non seulement Mélanie Luce mais également nos confrères en pamoison du New York Times sur la fameuse avant-garde. `

David Abiker