Guerre en Ukraine : Une armée russe surestimée ?

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Libération, sans illusions sur la supériorité militaire Russe, titre ce matin : « Ukraine : pourquoi Poutine patine ? ». Son directeur Dov Alfon, ose une comparaison avec la retraite de Russie en citant Victor Hugo et le cas de Napoléon : « En un clin d’œil, comme s’envole au vent une paille enflammée, s’évanouit ce bruit qui fut la grande armée ».

L’armée russe aurait perdu entre 2 000 et 4 000 hommes

Libération liste les étonnantes failles du colosse russe. Tanks embourbés, convois enlisés, soldats hagards et affamés, le journal parle d’une guerre supposément éclair mais qui pâtit d’erreurs stratégiques. En effet, il y a trop de sièges, autour de trop de villes, et un système de communication non sécurisé puisque les communications russes sont écoutées par des civils ukrainiens. L’armée russe a bombardé les antennes cellulaires dont son propre système de communication dépendait. Les pertes humaines sont également plus élevées qu’attendues à ce stade du conflit. Selon le renseignement américain, l’armée russe aurait perdu entre 2 000 et 4 000 hommes même si Moscou n’en annonce que 498. Le fait surprenant que note Libération, est qu’au moins sept officiers supérieurs auraient été tués dont deux généraux. C’est inhabituel, estime un spécialiste interrogé par le journal, et cela traduit des problèmes de coordination qui forcent les chefs à aller sur le terrain pour imposer leurs ordres. Interrogé par un « think tank » américain, le chef d’Etat-Major de l’armée française Thierry Burkhard, en tire la conclusion que l’armée russe ne s’était absolument pas préparée à un conflit de haute intensité. Néanmoins, rappelons que la guerre n’est pas terminée et qu’elle a commencé il y a seulement deux semaines. Pourtant hier, la lettre d’information Time to Sign Off nous invitait à tendre l’oreille pour écouter ce qu’a déclaré le porte-parole du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov.

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Un tout petit chuchotement d’ouverture à la négociation commence à se faire entendre imperceptiblement mais il faut avoir l’ouïe fine explique Time to Sign Off. Sergueï Lavrov dit avoir constaté des progrès dans ses discussions avec Kiev et affirme que la Russie atteindra son objectif de neutralité de l’Ukraine mais préférerait le faire par la négociation. Du côté du cabinet du président ukrainien, il y a eu cette réponse : l’Ukraine ne cèdera pas un centimètre de son territoire mais reste ouverte à la discussion sur la neutralité, à condition d’obtenir des garanties de sécurité. Il faut être réaliste, la retraite de Russie n’est pas pour tout de suite.

David Abiker

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