Guerre en Ukraine : Les agriculteurs reprennent le travail malgré les risques

Dmytro Smoliyenko/Ukrinfo/SIPA

Malgré la guerre, le rythme de l’agriculture a repris en Ukraine. S’il faut noter le courage des agriculteurs qui travaillent dans des conditions dangereuses, la guerre a gravement impacté les terres ukrainiennes.

En Ukraine l’agriculture représente 15% du PIB et 40% des exportations

Avec le printemps, vient la saison des labours et des semis, et la nature n’attend pas. Malgré la guerre, Kiev souhaite maintenir le plus possible sa production agricole. Il faut dire que le pays dépend beaucoup de son agriculture. Le domaine agricole représente 15% de son PIB et 40% de ses exportations. Dans les régions libérées des troupes russes et celles épargnées par les combats, le travail des champs reprend. Des dérogations ont été accordées aux Ukrainiens souhaitant participer à l’effort agricole.

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Cette une nécessité mais également une façon de reprendre une vie normale. En effet, dans la campagne de Jytomyr, à 130km à l’ouest de Kiev, de nombreuses femmes, mais aussi des hommes ont regagné les champs. Jacky, un expatrié français sur place, témoigne de cette reprise du travail dans les cultures : « depuis quelques jours ont voit beaucoup de gens travailler la terre dans des champs de plus de 3km avec des machines agricoles impressionnantes ». On observe partout, à l’exception de l’est et du sud du pays, les mêmes images.

 

Les agriculteurs travaillent malgré les mines antipersonnel et les obus non explosés

Pourtant, le travail de la terre n’est pas sans risque. Qu’importe la présence des mines antipersonnel ou des obus non explosés, l’essentiel est de continuer à vivre. Frédéric Petit, député Modem des Français de l’étranger pour l’Europe de l’Est, souligne que la reprise du travail est un moyen de combattre pour les habitants : « la population prend le risque de travailler comme si de rien n’était. C’est un acte de bravoure et de résistance ». Pourtant, l’agriculture ukrainienne aura du mal à se relever.

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Cette année, seules la moitié des terres seront cultivées. Malgré leur réputation d’être très fertiles, elles pourraient avoir été dégradées par le conflit, les passages de chars et de troupes. Selon l’économiste Thierry Pouch, cela va peser sur les prochaines récoltes : « même si la guerre s’arrête prochainement,  il faudra de longs mois avant de remettre en état les unités de production ». Il est clair que si la guerre se prolonge, il faudra plusieurs années pour retrouver les niveaux de production d’avant-guerre.

Eric Kuoch 

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch : 

 

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