Le Midi Libre titre ce mardi 8 février : « Doit-on redouter une guerre ? » au sujet de la crise en Ukraine et des tensions avec la Russie. C’est l’occasion de parler d’un concept assez inhabituel, la « guerre hybride ».
Les Etats-Unis sont en train de devenir le premier exportateur mondial de gaz
Libération vous explique comment la guerre hybride a déjà commencé en Ukraine. L’objectif est de mettre à genou l’adversaire sans utiliser des moyens conventionnels. La guerre hybride, c’est un cocktail sans vodka que la Russie administre à l’Ukraine et qui mélange la diplomatie, l’énergie, l’économie, le cyber et l’information. Cela passe par des interférences économiques, par la corruption politique et même par l’Eglise orthodoxe ukrainienne, puissant relais de l’influence russe dans le pays, observe la directrice du Centre pour les communications stratégiques et la sécurité de l’information du gouvernement.
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Ce qu’on appelait autrefois des ingérences sont devenues les ingrédients de la guerre hybride. Lisez Libération ce matin, vous comprendrez que la Russie fait exactement ce que faisait et fait sans doute encore la CIA dans les zones d’influence américaine. Lisez aussi le journal Les Echos qui vous explique comment la crise entre l’Ukraine et la Russie profite aux Etats-Unis, qui sont en train de devenir le premier exportateur mondial de gaz. On pourrait croire qu’en cas de rupture des approvisionnements en provenance de la Russie, l’Europe pourrait se tourner vers les Etats-Unis, mais non ce n’est pas aussi simple nous explique Renaud Girard dans Le Figaro.
Vladimir Poutine s’est dit prêt à des compromis mais a critiqué la politique d’ouverture de l’Otan
Pendant ce temps, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont entretenus à Moscou. Une rencontre qui a fait la une du Figaro : Ukraine, le pari russe de Macron. On retrouve la table des négociations en une de Libération, une longue table de 4 mètres de long, précise le quotidien. Emmanuel Macron en médiateur à Moscou c’est la une de Ouest-France. Doit-on craindre une guerre, s’inquiète encore le Midi Libre. « Que pèse le coq gaulois face à l’ours russe », se demande donc ce matin Philippe Gélie dans son édito du Figaro ? Pas grand-chose si l’on jette un œil à la presse internationale. Pour El Pais cette table immense est presque aussi grande que la distance qui sépare désormais Moscou de l’Otan, quant à la visite du président français elle n’a pas permis d’obtenir de concessions fermes du Kremlin.
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Le Guardian anglais dresse le même constat, pas de percée après cinq heures de négociations-marathon. L’ours russe a décidément la peau dure. Malgré quelques signes de progrès, Vladimir Poutine se disant prêt à quelques compromis et admettant que certaines idées d’Emmanuel Macron pouvaient jeter les bases d’avancées communes, le président russe a critiqué la politique d’ouverture de l’Otan et proposé l’asile politique au rival du président Ukrainien, Petro Porochenko observe The Gardian. Le New York Times est plus sévère sur l’utilité de la rencontre : Poutine met en garde l’Occident et l’Ukraine et laisse planer le doute quant à ses intentions. Vu de Belgique, le journal Le Temps parle d’un quasi-sommet sans conclusion même si le président français a voulu en retenir la promesse de Poutine de bâtir des garanties concrètes de sécurité. Bref, c’est long, les résultats sont flous mais la tournée diplomatique d’Emmanuel Macron n’est pas terminée, elle passe par Kiev et Berlin.
David Abiker