La journaliste du Figaro Eugénie Bastié était l’invitée d’Esprits Libres sur Radio Classique, ce mardi 22 février. Réagissant à la décision surprise de Vladimir Poutine de reconnaître les deux républiques du Donbass, elle a jugé qu’Emmanuel Macron s’était un peu trop avancé en annonçant le sommet devant réunir Joe Biden et Vladimir Poutine.
Marine Le Pen a jugé « regrettable » l’action de Poutine, marquant une distance avec le régime russe, alors qu’elle en était très proche
Pour Eugénie Bastié, Emmanuel Macron enchaîne les défaites diplomatiques, au Liban, dans l’Affaire des sous-marins australiens, et récemment, avec le retrait de l’armée française du Mali. La journaliste reconnaît qu’il n’est pas entièrement responsable, mais elle souligne « qu’il peine à accrocher à son tableau de chasse une victoire diplomatique ». Concernant la crise en Ukraine, survenue alors que la France préside l’Union européenne, elle pointe « une fanfaronnade de l’Elysée », au moment d’annoncer le sommet Biden/Poutine : « il y a eu un communiqué au milieu de la nuit, une sorte de réjouissance trop rapide » assure-t-elle. En effet le geste de Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance des régions ukrainiennes de Lougansk et Donetsk a ruiné les efforts de paix des occidentaux et fait planer la menace d’un conflit.
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Eric Zemmour renvoie dos à dos les occidentaux et les Russes
Comment réagissent les candidats à la présidentielle à cette crise diplomatique ? Selon Eugénie Bastié, la question dépasse l’échiquier politique : « il y a une droite pro-Poutine, et une droite anti-Poutine, libérale, héritière du combat contre le communisme. A gauche, c’est la même chose. Vous avez une gauche représentée par Jean-Luc Mélenchon, plutôt pro Poutine et qui propose la sortie de l’OTAN et une gauche type Raphaël Glucksmann/ Parti Socialiste très anti Poutine ». Les réactions des uns et des autres sont très intéressantes, estime-t-elle, soulignant que Marine Le Pen a jugé « regrettable » l’action de Poutine, marquant une distance avec le régime russe, alors qu’elle en était très proche. Eric Zemmour a quant à lui renvoyé dos à dos les occidentaux et Vladimir Poutine, une stratégie « qui n’est peut-être pas très compréhensible pour les Français, qui rejettent en grande majorité la personnalité du président russe », précise Eugénie Bastié.
Béatrice Mouedine