Covid-19 : Un médicament présenté comme « la nouvelle chloroquine » fait 200 morts au Brésil

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Le pays est confronté « à la plus grande violation éthique » de l’histoire de l’Amérique latine selon le réseau RedBioética, une instance de l’UNESCO. En cause, des essais cliniques frauduleux, non autorisés, pour tester un médicament contre le Covid. Un produit vanté comme « la nouvelle chloroquine » et qui a fait 200 morts.

La Commission nationale brésilienne de l’éthique vient de porter plainte

Il est présenté par Jair Bolsonaro comme « un remède miracle contre le Covid ». Ce médicament est le proxalutamide, un traitement utilisé contre le cancer de la prostate et la chute de cheveux. Le produit est testé depuis des mois dans des hôpitaux en Amazonie même si les autorités sanitaires interdisent formellement son usage pour des recherches scientifiques. Professeur à l’université Campinas, Léandro Tessler est l’un des premier à avoir tiré la sonnette d’alarme sur l’efficacité supposée de ce médicament : « avoir  une efficacité proche de 90% contre le Covid, c’est trop beau pour être vrai. Il s’agit d’une étude publiée dans une revue avec une faible rigueur éditoriale, parrainée par une société de cosmétique américaine et également par une société pharmaceutique qui fabrique des médicaments dont l’utilisation n’a jamais été autorisée dans aucun pays ».

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En plus d’avoir présenté des résultats tronqués et en refusant de communiquer de nombreux éléments à l’organisme officiel qui encadre les essais cliniques, les auteurs de l’étude ont surtout commis d’innombrables irrégularités auprès de leurs 650 volontaires. Sur ces 200 décès, beaucoup sont dus à des insuffisances rénales et hépatiques alors que l’étude ne devait inclure que des personnes atteintes de maladies légères. La Commission nationale brésilienne de l’éthique vient de porter plainte.

Rémi Vallez

Ecoutez le reportage de Rémi Vallez : 

 

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