Une électricité française 100% renouvelable à l’horizon 2050, c’est possible !

100% renouvelable à l’horizon 2050 c’est possible, en effet, mais complexe. Le rapport du RTE (le gestionnaire du réseau électrique en France) qui annonce ce chiffre fera date selon la ministre de l’écologie Barbara Pompili.

D’autres rapports similaires de l’ADEME et de Negawatt avaient vus le jour en 2015 et 2017

Ce rapport constitue selon Barbara Pompili un moment copernicien pour le monde de l’énergie en France. Ce document était effectivement très attendu, des scénarios 100% renouvelables à l’horizon 2050 existaient certes déjà : l’ADEME l’avait fait en 2015, l’association Negawatt en 2017, mais pas RTE … Pour Robin Girard, spécialiste des questions de transition énergétique, « c’est la première fois qu’un organisme de cette taille-là se positionne sur ce sujet. Ils portent une responsabilité que ne portent pas ceux qui avaient fait ces études jusqu’à maintenant ».

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Pour arriver à ce chiffre-là, on prévoit des éoliennes, beaucoup d’éoliennes, sur terre et au large des côtes ainsi qu’énormément de parcs solaires. Le rapport, effectué en collaboration avec l’AIE (Agence Internationale de l’Energie), liste quatre conditions à remplir pour faire fonctionner un tel système, la plus importante étant la variabilité des énergies renouvelables. Les technologies sont déjà existantes mais ne sont pas encore développées à grande échelle. Il faudra aussi adapter notre consommation à la production, Nicolas Goldberg, spécialiste énergie du cabinet Colombus Consulting explique qu’il faudra « adapter la consommation d’électricité en fonction de ce qui sera produit, ce qui est un immense défi. On peut citer en exemple la charge des véhicules électriques, avec des recharges étalées entre 22h et 6 du matin et non pas en journée à 19h lorsque tout le monde rentre ». Les autres conditions sont plus techniques, c’est le cas de l’adaptation du réseau par exemple.

Une nouvelle étude encore plus poussée sera publiée par RTE à l’automne prochain

Le rapport liste 8 scénarios : le 100% renouvelable, le 50% renouvelable / 50% nucléaire, 80% renouvelable / 20% nucléaire, alors où placer le curseur ? La France va devoir trancher, la quasi-totalité des réacteurs seront à l’arrêt en 2050, faudra-t-il en construire de nouveaux ? Ce rapport permet au moins d’écarter la question de la faisabilité, tout est possible donc et le choix sera politique.

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Nicolas Goldberg livre une analyse de la mise en pratique de telles décisions : « chaque technologie a son impact, la question de l’acceptation sociale va forcément se poser. Ainsi que la question du récit derrière ce projet : comment créer de l’emploi ? comment construire une souveraineté ? Ce seront des sujets à mettre dans le débat public pour que les citoyens puissent se les approprier ». C’est aussi ça, l’enjeu. Réussir à sortir d’un débat parfois très technique et rétablir le courant avec les citoyens. RTE a d’ailleurs lancé une consultation sur son site internet et une nouvelle étude plus poussée sur les différents scénarios sera publiée à l’automne prochain.

Baptiste Gaborit

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