Sommet de Joe Biden sur le climat : « Les Etats-Unis doivent jouer un rôle fédérateur » selon Barbara Pompili

Barbara Pompili était l’invitée de la matinale de Fabrice Lundy ce jeudi 22 avril, journée mondiale de la Terre. Un jour choisi par Joe Biden pour organiser un sommet international du climat qui marque le grand retour des Etats Unis dans la lutte climatique. La ministre de la Transition écologique salue ce retour et espère que ce sommet réunissant 40 chefs d’Etats et de gouvernements constitue un jalon productif en vue de la COP 26 en novembre 2021.

Loi Climat : « Nous voulons mettre l’écologie dans la vie quotidienne des Français » affirme Barbara Pompili

Dans un rapport très attendu sur le sujet clivant de l’installation de la 5G en France, l’ANSES (l’agence de sécurité sanitaire), déclarait en début de semaine que son déploiement ne présentait pas de risques nouveaux pour la santé. Barara Pompili nuance ces résultats en précisant que ces conclusions portent uniquement sur les bandes fréquences qui seront utilisées au lancement de la 5G : « par rapport à la 3G ou la 4G cela ne créera pas de problèmes sanitaires particuliers, mais une nouvelle bande fréquence sera éventuellement utilisée plus tard, et pour cette bande fréquence là nous n’avons pas encore tous les éléments ». Barbara Pompili rappelle tout de même que les arguments des anti-5G se réfèrent surtout à la pollution, mais elle relativise la part de l’utilisation du numérique face à la fabrication dans la pollution globale du numérique : « au-delà de la question de la 5G il y a la question de l’impact environnemental du numérique, un impact qui est important (…) mais n’oublions pas que 75% de cet impact est dû à la fabrication de téléphones portables ou ordinateurs (…) le travail que nous devons faire porte peut-être sur le fait d’éviter l’achat de nouveaux téléphones lorsque cela n’est pas nécessaire (…) nous devons également développer le reconditionné ».

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Alors que la BNP, Société Générale et Crédit Agricole ont annoncé ne pas financer le projet pétrolier de Total en Ouganda, Barbara Pompili salue une prise de conscience des banques : « c’est un signal important (…) on a besoin que les banques, qui sont les plus grands créanciers, puissent montrer l’exemple (…) les investissements d’avenir sont les investissements qui protègent le climat ». Au-delà des banques, la Ministre de la Transition écologique s’est fait une priorité d’engager l’entièreté du secteur privé sur des chemins plus vertueux : « dans la loi climat nous avons mis un chapitre permettant d’avoir un minimum de gouvernance y compris des entreprises qui vont montrer comment elles s’engagent (…) les entreprises se rendent compte que si elles ne s’engagent pas pour la transition écologique elles perdent un rendez-vous important et ne survivront pas longtemps ». Si Fabrice Lundy remet en cause les niveaux de contraintes imposés aux entreprises par le loi climat en pleine crise économique, Barbara Pompili assure que ces entreprises sont encadrées et aidées par l’Etat : « on a un plan de relance à 30 milliards dédié à la transition écologique dont une grande partie sera tourné vers les entreprises pour aider à décarboner leur processus de production (…) notre rôle en tant que politique est de donner des directions, un cadre, et dans ce cadre les entreprises font leur travail ».

 

Barbara Pompili : « Les Etats-Unis vont mettre tout leur poids sur le climat, leur retour est important »

Barbara Pompili justifie l’écart d’objectifs de baisse de gaz à effets de serre d’ici 2030 de l’Union Européenne et de la France (55% pour l’UE, 40% en France) : « 55%, c’est une moyenne européenne, tous les pays ne partent pas du même niveau d’émissions et n’ont donc pas les mêmes efforts à faire ». La ministre rappelle également le principe directeur de la loi climat, l’amélioration de la vie quotidienne des citoyens : « nous voulons mettre l’écologie dans la vie quotidienne des Français, faire que l’écologie devienne pratique (…) par exemple, des étiquette nous indiqueront si le produit qu’on achète est bon ou mauvais pour l’environnement (…) un accompagnateur vous aidera à faire le diagnostic de vos besoins lors de la rénovation de votre logement (…) les déplacements en train seront favorisés ».

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Barbara Pompili salue le grand retour des Etats-Unis dans la lutte climatique et l’organisation d’un sommet international sous l’impulsion de Joe Biden : « c’est important car les Etats-Unis reviennent autour de la table pour mettre tout leur poids sur le climat (…) l’Europe avait réussi pendant le mandat de Donald Trump à se positionner comme le champion du climat mais leur retour est important ». La ministre de la Transition écologique compte sur les deux plus gros pollueurs du monde pour faire des efforts en vue de la COP 26 de novembre 2021 à Glasgow : « le fait que les Etats-Unis reviennent à la table est important (…) Ils doivent jouer ce rôle de fédérateur mais n’oublions pas que ce sommet n’est qu’un jalon vers la COP 26 (…) La Chine doit aussi prendre des engagements et se positionner sur la scène internationale comme un leader (…) même en Chine on se rend compte que la question du climat ne peut plus être écartée ».

Rémi Monti

 

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