Les éoliennes suscitent beaucoup d’interrogations, de crispations et de rejet, et sont devenues un sujet très présent dans la campagne des régionales. Au cœur des critiques, il y a les questionnements concernant l’impact environnemental de ces édifices.
Eoliennes : « C’est le patrimoine rural qu’on touche, ce n’est pas de l’écologie, c’est de l’industrie » affirme Jean-Louis Butré
Les éoliennes sont-elles si écolos que cela ? Peut-on même parler d’arnaque écologique ? Stéphane Bern a relancé le débat dans une tribune publiée il y a deux semaines dans laquelle il parle de négation de l’écologie. L’animateur a été soutenu par Jean-Louis Butré, président de la fédération environnement durable qui regroupe 1.750 associations et se bat contre des projets d’implantation des parcs éoliens : « on commence par creuser, on met 2.500 tonnes de béton armée, un mât de 100 mètres, de l’acier, et des pales absolument gigantesques en plastique (…) C’est le patrimoine rural qu’on touche, ce n’est pas de l’écologie, c’est de l’industrie ».
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Selon l’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, il faut de 600 à 800 tonnes de béton coulés dans le sol pour maintenir les mâts, une quarantaine de tonne d’acier. Jean-Michel Parrouffe, chef de service réseau et énergie renouvelable de l’ADEME, a calculé la pollution émise par une éolienne sur tout son cycle de vie : « on arrive à une quantité de CO2 émise de 12 grammes par kWh, le charbon est de l’ordre de 800 grammes par kWh, et l’électricité produite par du gaz c’est 400 grammes par kWh ».
93% de la masse d’une éolienne est composée de matériaux recyclables
Les éoliennes sont donc tout de même classées comme parmi les sources d’énergie les moins polluantes avec le nucléaire ou l’hydraulique. Reste néanmoins la question épineuse du recyclage des matériaux, mais Jean-Michel Parrouffe souligne que 93% de la masse d’une éolienne est composée de matériaux recyclables. Ce qui pose problème aujourd’hui ce sont les pales des éoliennes, composées de matériaux composites beaucoup plus difficiles à recycler. Mais dans 3 ou 4 ans, 90% de ces pales devraient être effectivement recyclables. Autre critique, l’impact sur la biodiversité, avec une mortalité estimée par la LPO de 0,3 à 18,3 oiseaux par éolienne et par an.
Baptiste Gaborit
