Le Gulf Stream est-il en train de s’affaiblir à cause du réchauffement climatique ? Selon une étude publiée il y a quelques jours, ce courant océanique serait à son niveau le plus faible depuis 1000 ans, un phénomène qui inquiète les scientifiques, car il aurait de possibles conséquences importantes sur le climat.
Le Gulf Stream déplace entre 15 et 20 millions de mètres cube d’eau par seconde
Le Gulf Stream, c’est ce courant qui permet de transporter les eaux chaudes de l’Equateur vers le Nord de l’Atlantique. Un des composants du Gulf Stream intéresse particulièrement les chercheurs, c’est ce que l’on appelle la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique. Un courant qui déplace entre 15 et 20 millions de mètres cube d’eau par seconde, c’est près de 100 fois plus que le débit de l’Amazone.
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C’est ce courant qui permet en partie à l’Europe de bénéficier d’un climat tempéré, notamment des hivers doux, grâce aux eaux chaudes qui remontent de l’Equateur. Le problème est que ce courant semble ralentir depuis le 19e siècle, alors est-ce lié au réchauffement climatique ou à des cycles naturels ? Il y a encore aujourd’hui beaucoup d’incertitudes sur les causes, mais pour les prochaines décennies, tous les modèles prédisent bien un affaiblissement du Gulf Stream, notamment à cause de la hausse des températures de l’océan.
Le Gulf Stream pourrait s’affaiblir de 30 à 80% selon les modèles de prévision
La fonte de la calotte glaciaire ajoute de l’eau douce, le réchauffement fait augmenter la température des océans, les eaux sont moins denses et donc plongent moins dans les profondeurs, avec des conséquences sur le climat en Europe de l’ouest (des hivers très variables, et des étés plus secs). En Afrique de l’Ouest, les précipitations seraient elles moins nombreuses, aggravant les sécheresses déjà observées au Sahel. Et puis parce que l’eau devient moins dense, qu’elle coule moins, elle s’accumule et pourrait ainsi contribuer à la hausse du niveau des mers. Reste une incertitude majeure : l’amplitude du phénomène, avec un courant qui pourrait s’affaiblir de 30 à 80% selon les modèles de prévision.
Baptiste Gaborit